Bâtiment - Concevoir ou adapter sa chèvrerie pour les années à venir

Les petits ruminants sont particulièrement sensibles aux fortes chaleurs.

La sensibilité aux fortes chaleurs des petits ruminants évolue avec l’âge des animaux, les jeunes animaux sont moins sensibles aux températures élevées. Les effets présentés dans l’illustration ci-dessous ont pour conséquences indirectes une baisse de la production avec ou sans montée des taux cellulaires, une baisse des taux et de la fertilité. Sans oublier le confort de travail pour les éleveurs. C’est pour cela que la conception ou l’adaptation de la chèvrerie doit être réfléchi en prenant en compte l’augmentation des températures.  

S’adapter au changement climatique avec des chèvreries " 4 saisons"

La température n’est pas le seul paramètre qui va impacter sur le confort thermique. L’hygrométrie, la vitesse de l’air et le rayonnement global sont à prendre en compte. Pour s’adapter, plusieurs axes peuvent être utilisés. Que ce soit pour des bâtiments existants ou pour un projet de chèvrerie, l’isolation de la toiture est devenue incontournable car cela permet d’abaisser la température d’au moins 2°C. Deuxièmement, la ventilation va compléter l’isolation, le brassage de l’air va abaisser le ressenti de la température. Hormis le fait d’ouvrir le bâtiment, il existe différents systèmes de ventilation, tels que les turbines de ventilation ou les ventilateurs à flux horizontal pouvant être couplés à un système de brumisation. Cependant, il faut être très précis au niveau des réglages pour avoir une brume fine qui ne mouille pas les chèvres ni la litière ; au risque d’augmenter l’hygrométrie et d’avoir un ressenti dans la chèvrerie comme dans une serre tropicale. Pour déterminer les éléments les plus adaptés à vos besoins, il est recommandé de faire appel à un conseiller Bâtiment. 
 

Gérer la luminosité 

La lumière latérale est à privilégier par rapport aux translucides sur les toitures. En effet, ces derniers accentuent le rayonnement et créent des puits de lumière sur l’aire paillée qui constituent des points de chaleur où les animaux ne se couchent pas. La lumière latérale a l’avantage d’augmenter la luminosité en période hivernale lorsque le soleil est plus bas et il y a moins d'entrées de lumière propices au rayonnement l’été. Sur les bâtiments construits avec des translucides sur le toit, il existe des peintures limitant ce rayonnement. 

Pour améliorer le confort des chèvres, la litière doit être curer mensuellement de mai à septembre. De même, il est nécessaire de curer rapidement si la température de la litière dépasse 35°C en faible profondeur. Cela permet aussi de diminuer les odeurs d’ammoniac, d’augmenter le volume d’air, et de limiter les proliférations des mouches qui viennent ajouter une nuisance pour les animaux comme pour l’entourage. Pour plus de renseignements sur la construction et l’aménagement de votre chèvrerie, le replay du Webinaire technique 'L’adaptation des bâtiments caprins face au changement climatique' est disponible sur la chaîne Youtube de la chambre d’agriculture Pays de la Loire :  https://www.youtube.com/watch?v=fK6GvDoYSbQ

Sophie DUCOURTIEUX - Chambre d’agriculture Pays de la Loire