Concours - Une victoire collective

La normande Nougat, de l’EARL des Rivières, a remporté le titre suprême de Grande championne au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne dans le Puy-de-Dôme.

Flegmatique Nougat… qui prend tout son temps pour la photo ! Atypique Nougat… qui a remporté le titre de Grande championne au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, avec ses sept ans au compteur et sa quatrième lactation. Ce sont peut-être ces deux singularités qui lui ont permis de se distinguer des autres concurrentes. « Dans les troupeaux, on a tous de bonnes vaches. Nougat, elle est complète. Ce qui a fait la différence, c’est sa conservation par rapport à son âge. Elle a très bien vieilli. Nous sommes dans un système extensif où les vaches vieillissent bien et on les garde plus longtemps, jusqu’à dix ans », relate Éric Picot, propriétaire de Nougat, de l’EARL des Rivières, basée à Villeneuve-en-Retz. Non seulement l’éleveur est fier de sa normande, mais aussi de son salarié, William, qui a poussé pour participer au concours. « C’est lui qui s’est occupé de la vache, de la préparer, de la présenter », précise l’agriculteur. Pourtant, le challenge était relevé. Huit heures de route pour se rendre dans le Puy-de-Dôme et dès le lendemain, l’épreuve démarrait. « C’était beaucoup de stress. Mais sur le moment, on en profite. Et à la fin, c’est beaucoup d’émotions », sourit le jeune homme de 20 ans qui a mené Nougat sur le ring. À chaque épreuve, elle s’est distinguée jusqu’à atteindre le Graal. « C’est beaucoup d’adrénaline. Et c’est toujours appréciable de gagner. C’est émouvant quand on voit que sa vache est retenue, surtout à Clermont », sourit en coin Éric. Le chef d’exploitation et son salarié se souviendront de ce moment, mais aussi de « la bonne ambiance du Salon qui est exceptionnel. C’est très convivial, il y a un vrai esprit de famille en normande », apprécie l’éleveur. 

Le travail à la ferme continue

Si le Sommet de l’élevage était une parenthèse couronnée de succès, Éric Picot ne se laisse pas griser pour autant. « Le concours, c’est un loisir qui ne rapporte que de la reconnaissance. Le travail reste la priorité. Il faut rester lucide et ne pas délaisser l’exploitation. Si, avec William, on a pu aller au Sommet, c’est que deux autres de mes salariés ont fait le travail pour maintenir la ferme », tient à ajuster l’éleveur. Et puis, il y a le retour à la réalité du quotidien où le contexte n’est pas simple pour les agriculteurs en ce moment, sans oublier ces contrôles de l’administration qui plombent le moral. Éric Picot est pris dans cette ambivalence. Mais il restera toujours cette plaque jaune accrochée au mur avec les autres, qui lui rappelle que son cheptel a de la valeur. 

La Loire-Atlantique a particulièrement brillé chez les normandes. Non seulement Nougat a porté haut l’étendard ligérien, mais le Gaec de la Gaudinière a aussi pris sa place en haut de l’affiche, en meilleure mamelle adulte et meilleure mamelle jeune. Accompagné par son père, Florian Ferré a présenté ses vaches au milieu du ring, avec succès. 

Delphine Cordaz