[COVID-19] « ll faut nous adapter encore plus vite »

Olivier Chaillou, président de Terrena et agriculteur à Brissac-Loire-Aubance dans le Maine-et-Loire, évoque les orientations de la coopérative.

Comment Terrena vit-elle la crise sanitaire actuelle ?

Nous sommes confrontés à une crise sans précédent qui nous oblige à nous adapter comme nous ne l’avons jamais encore fait. Les mesures de confinement ont largement bouleversé les réseaux de distribution et les habitudes de consommation.
Certaines productions de nos adhérents agriculteurs sont privées de leurs marchés. Ceci a posé notamment des difficultés d’équilibre matière et a impacté nos lignes de productions agroalimentaires et la valorisation de nos produits agricoles.
Trois activités sont particulièrement touchées : le canard, les bovins et le vin. Les deux premières étaient déjà en souffrance avant la crise. Pour le vin, la baisse des ventes concerne aussi bien les vins tranquilles que les effervescents. La filière horticole en revanche, dont l’activité a été lourdement impactée les premières semaines, reprend doucement, l’ouverture des jardineries étant de nouveau autorisée. 
Malgré tout, la polyvalence de notre coopérative a bien joué son rôle d’amortisseur, et les activités agricoles de la coopérative sont parvenues à remplir leurs missions auprès des adhérents.

Quels enseignements peut-on tirer de cette situation ?

La ligne tracée par le conseil d’administration reste d’actualité : accompagner chaque adhérent, innover pour répondre aux enjeux environnementaux, sociétaux et réglementaires ainsi qu’aux attentes grandissantes en matière de traçabilité, de respect de l’environnement, du bien-être animal, de performance des filières…
Aujourd’hui, il n’y a pas une mais des agricultures plurielles qui invitent Terrena à renforcer son ancrage dans la réalité des territoires. Ils souhaitent retrouver de la proximité dans la relation avec la coopérative et bénéficier d’offres adaptées à ces enjeux et à leurs besoins spécifiques.
Ces questions ne nous prennent pas au dépourvu : cela fait dix ans que Terrena s’est engagée dans l’amélioration de ses pratiques culturales et d’élevage par l’Agriculture Écologiquement Intensive, avec aujourd’hui, des solutions bien réelles.

Quels sont les enjeux pour demain ?

Dans les mutations que l’on perçoit et que l’on vit, les notions d’économie circulaire, de proximité entre agriculteurs et consommateurs, de changement climatique sont de plus en plus mises en avant. L’écosystème constitué de nos agriculteurs adhérents et de nos outils de transformation produit déjà une alimentation de qualité à partir des productions agricoles issues de nos territoires et de l’amélioration des pratiques.
Ce qui change aujourd’hui, c’est l’accélération de ces attentes qui se heurte à la temporalité longue des cycles agricoles. Le résultat, c’est qu’il faut nous adapter encore plus vite. La consultation que nous avons menée auprès de nos adhérents et de nos salariés a fait émerger une volonté importante des adhérents de Terrena d’accélérer nos réponses à ces enjeux et de se rapprocher encore davantage des consommateurs.
Nous travaillons actuellement sur les idées recueillies pour nourrir les orientations de demain de notre coopérative et nous allons renforcer cette dynamique avec nos clients et avec les consommateurs, car c’est le bon fonctionnement de toute cette chaîne qui permet la juste rémunération de nos adhérents.