[COVID-19] Loire-Atlantique - Des équipes au complet

Avec l’ouverture des frontières pour la main d’oeuvre agricole européenne, l’entreprise Burban production peut compléter ses équipes.

« Des personnes de Bulgarie et Roumanie habituées à travailler chez moi m’appelaient depuis la mi-mai pour savoir quand elles pourraient venir. » Avec la publication le 25 mai de la circulaire du Premier ministre ré-autorisant la venue de saisonniers européens en France (ressortissants de l’espace européen et de pays tiers résidant à titre principal dans l’espace européen), l’entreprise bauloise Burban production a pu accueillir cette main d’oeuvre début juin. 

« Quatre Roumains sont arrivés chez nous le 1er juin. C’est leur troisième saison avec nous. La fermeture des frontières a forcément mis un coup de frein car on avait déjà des contrats verbaux et moraux avec ces personnes. C’est une main d’oeuvre supplémentaire pour compléter les équipes », précise Stéphane Burban, gérant avec son frère, Xavier, de cette exploitation maraîchère produisant 5,5 ha de fraises, 1 ha de melons et 1 ha de framboises.

Pendant huit mois de l’année, cette entreprise a besoin de saisonniers en complément des six salariés à temps plein, et chaque année, elle emploie un peu moins de 10 % de main d’oeuvre étrangère sur les 45 saisonniers embauchés au pic de la production. « Il y a 4-5 ans, je ne voulais pas faire venir exprès des étrangers alors que l’on sait que des personnes cherchent du travail en France. Mais aujourd’hui, je fais appel à cette main d'oeuvre car ce sont des personnes fiables, respectueuses, volontaires et compétentes », explique Stéphane Burban qui déplore que « l’on a du travail à offrir mais que peu de personnes sont prêtes à le prendre en France ».

Pendant le confinement, l’exploitation maraîchère n’a pas eu de difficulté à embaucher des saisonniers. « C’est vrai que pendant cette période, il y a eu un appel disant que le monde agricole avait besoin de main d’oeuvre. Certains ont travaillé trois jours et n’ont pas voulu continuer... Cette crise a mis en avant l’agriculture en général : on s’est rendu compte que l’alimentation était essentielle. Mais pour l’avoir, il faut aussi des petites mains, et cueillir des fraises, c’est un vrai métier qui demande d’acquérir une technique. Cela a été un peu minimisé pendant le confinement », constate-t-il. 

Pourtant, suite à cette prise de conscience de l’importance de l’agriculture par un pan de la population il pensait que les gens auraient plus de volonté à venir travailler dans ce secteur, mais « aujourd’hui, je remarque qu’il n’y a pas beaucoup de changement. C’est assez régulier qu’il me manque cinq ou six personnes le matin sans même qu’elles ne me préviennent de leur absence. Un samedi matin, lors d’un week-end prolongé, dix saisonniers étaient absents. C’est dommage, parce qu’en tant qu’entreprise employeur, on a besoin d’eux, et eux peuvent avoir besoin de nous pour trouver du travail », regrette Stéphane Burban.