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[COVID-19] Loire-Atlantique - Tour des filières : mangeons français

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 12/05/2020 à 14:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
[COVID-19] Loire-Atlantique - Tour des filières : mangeons français

Dans l’ensemble, les responsables de sections à la FNSEA 44 espèrent que consommateurs, distributeurs et collectivités continueront d’acheter des produits français et locaux… à leur juste valeur.

David Moisan, section viande bovine
Nous allons devoir tout reconstruire... Il va y avoir de la casse dans le secteur de la RHD donc nos démarches sur l’approvisionnement français entamées avant la crise pourraient être remises en cause. En GMS, j’ai l’impression que nous sommes revenus plusieurs années en arrière. Tout le travail mené sur la valorisation des races à viande et le label rouge risque d’être balayé d’un coup. Malgré tout, on voit que le consommateur cherche du local. Si cette demande augmente, il faudra y répondre. A nous, éleveurs, d’organiser cela avant que d’autres membres de la filière ne le fassent. Pour notre avenir, il faudra jouer sur tous les tableaux et même, pourquoi pas, développer le système de livraison.

Pierrick Bonnet, section bio
En ce moment, il y a un souci de répartition des morceaux : on a du mal à tous les valoriser et la viande bio se retrouve en concurrence avec la conventionnelle qui, elle, est très dévalorisée. Il y a donc une pression sur le prix alors que l’on devrait se baser sur le coût de revient. Jusque là, les prix départ exploitation sont maintenus pour la bio mais pour combien de temps.... Côté vente directe, la demande a augmenté et je pense que l’on doit travailler avec les élus locaux sur le regroupement de l’offre en bio, en développant le système des drives fermiers et en imaginant de nouvelles actions. Avec la crise, cette demande s’est amplifiée.

Christophe Sablé, section lait
En baissant les volumes, les producteurs ont fait preuve de solidarité. En revanche, on a du mal à sentir cette solidarité entre entreprises... Il y a quand même eu des arrangements de collecte, c’est un bon présage, mais cela aurait pu aller encore plus loin. Maintenant on est dans l’incertitude : les actes de consommation vont se modifier mais je crois que l’attachement à la provenance du produit sera plus marqué que par le passé donc il faudra que l’on tire partie de cela. A nous de savoir vendre notre produit à sa juste valeur en actionnant des leviers comme les coûts de production, la loi Egalim pour éviter la spéculation à court terme et la chute des prix.

Frédéric Bossard, section porc 
La profession remercie les salariés des outils de transformation qui ont continué à travailler et ont contribué à la bonne gestion de la crise. Avec tous les messages de solidarité actuels, j’espère que ça va aller jusqu’à l’acte d’achat en GMS et en restauration collective. On le répète, dans les appels d’offres, il y a des moyens pour prioriser les produits français. D’autant plus que tous les outils existent déjà pour répondre à la demande. Cette crise est la preuve qu’il est nécessaire de faire travailler les entreprises françaises pour faire fonctionner l’économie. Ca passe aussi par un approvisionnement en animaux issus d’élevages français, gage de traçabilité, de durabilité et d’économie circulaire.

Christophe Labour, section volaille
Pour ma part, je ne sais pas si les consommateurs continueront d’acheter français car les gens reprennent facilement leurs anciennes habitudes. On l’a vu avec la réouverture des McDo... Dans cette situation, Anvol a renforcé sa demande sur la traçabilité de l’origine de la volaille dans la RHD. Nous devons rester vigilants sur un autre point : tous les frigos sont plein, même chez nos voisins belges, allemands et polonais. Cette marchandise risque d’être bradée et je crains que les restaurateurs ne se tournent vers le moins cher plutôt que le français après plusieurs mois de fermeture forcée. Cela risque d’impacter la production et de déstabiliser les marchés pendant un certain temps.

Benoît Bigeard, section lapin
Pour la production en circuit dit œlong”, la filière a bien fonctionné. L’été est traditionnellement une période creuse pour la viande de lapin, et notre système de quotas va sans doute nous aider cette année. L’inquiétude porte sur la sortie d’été : il risque d’y avoir une bataille entre toutes les viandes. Il ne faut pas que l’on aille à la course au moins cher mais à la course à la communication positive, au manger français. J’espère que notre petite filière arrivera à tirer son épingle du jeu. Sur le plus long terme, espérons que nos abattoirs restent solides et que le prix de reprise dans nos élevages ne fléchisse pas alors qu’on nous annonce déjà une hausse du coût des matières premières.

Gaëtan Luzet, section arboriculture
Depuis le confinement, il y a une augmentation de la vente en circuit court. L’enseignement que l’on peut donc tirer de cette période difficile c’est : manger français ! J’espère que les consommateurs ont pris conscience que nous avons toujours été là pour les nourrir et qu’après la crise, ils ne l’oublieront pas. Pour que ça perdure, nous devons travailler avec les élus locaux et régionaux sur l’intégration de nos produits dans les RHD. Les distributeurs doivent aussi aller en ce sens mais ça risque d’être plus compliqué pour eux car leur seule préoccupation c’est leur marge... Ma crainte est là : quel sera le comportement des distributeurs ?

Guy Papion, section grandes cultures 
Il s’agit d’une des filières les moins impactées. Les interrogations portent sur les productions liées au carburant car la crise de l’industrie pétrolière va avoir des conséquences sur la vente et le prix de ces cultures. Pour le blé, tout le monde s’est aperçu qu’il servait à nourrir l’humain ! Les stocks se vident, donc la peur est que la production ne soit pas au rendez-vous… Pour l’avenir, je pense que le stockage va être un sujet important. Il va falloir reconstruire des silos. Le dernier point de vigilance concerne notre dépendance de l’étranger pour les intrants et les produits phyto : cette campagne s’est bien passée mais j’ai quelques craintes pour la suite.

Carmen Suteau, section viticulture
Associé au partage et à la convivialité, le vin n’est donc plus recherché dans ce contexte de confinement et de doute. Certains vignerons ont su réinventer des temps de consommation avec des apéros vidéos, par exemple, dans le but de ne pas perdre le lien avec leur clientèle. Ils ont aussi privilégié les livraisons à domicile et ont développé, pour ceux qui en disposent, leur commerce en ligne via leur propre site internet ou des sites spécialisés comme celui des Vignerons indépendants. Il est important de continuer ce travail : rapprocher le consommateur du local, lui faire prendre conscience que par ses choix il aura une action sur la planète (réchauffement climatique, carbone).

   

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