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Elevage bovin viande français : économie de marché ou durabilité ? 

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Le 09/04/2021 à 15:30 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Elevage bovin viande français : économie de marché ou durabilité ? 

Cette tribune a été signée par plus de 140 députés et sénateurs de tout le territoire français.

La semaine dernière, la Fédération nationale bovine (FNB) publiait une tribune parlementaire pour mettre les élus face à leurs responsabilités. Alors que l’État parle de réduire les aides aux bovins allaitants (ABA), les coûts de production promis par les États généraux de l’alimentation (EGA) ne sont toujours pas atteints et les revenus des producteurs sont toujours dépendants de ces aides. C’est donc pour s’élever contre ces politiques contradictoires que la FNB a sollicité les députés et sénateurs pour qu’ils se joignent à la demande syndicale. Finalement, plus de 140 parlementaires sur tout le territoire français ont accepté de cosigner cette tribune au côté de Bruno Dufayet, président de la FNB.

Tribune
« œNous sommes dans une économie de marché.” Voilà la réponse, lapidaire, apportée aux éleveurs  de bovins de race à viande français, qui demandent la garantie de prix couvrant leur coût de production. 
(...) Trois ans après le lancement des Etats généraux de l’alimentation (EGA) et l’espoir qu’ils ont fait naître, les éleveurs ont perdu 30 % de leurs revenus pour se contenter, désormais, de moins de 700 € par mois. 8 000 € par an ! Voilà ce qu’ils valent dans l’économie de marché.  
Conséquence logique de cette situation, la France compte, chaque année, 2 000 éleveurs bovins de  moins. Et ce n’est pas seulement un drame humain. La disparition des élevages et de leurs animaux  dans nos paysages n’est plus un fantasme (...)
Les éleveurs sont les premiers à savoir ce qu’est une économie de marché (...) En principe, elle répond à des règles simples d’offre et de demande, à des conditions de concurrence loyale et non faussée. C’est ce que disent nos textes de loi. Ainsi doit-elle permettre à la qualité de se démarquer et de trouver la juste rémunération des efforts qu’elle nécessite. Mais ce n’est pas cette économie de marché qui régit le secteur de la viande bovine : c’est une économie de  destruction, qui considère qu’un animal nourri à l’herbe dans une exploitation familiale répondant à tous les critères du développement durable dont la France se veut la championne, n’a pas plus de valeur qu’un animal poussé en élevage industriel à grands coups d’antibiotiques à l’international. 
Tout se passe comme si personne ne voulait voir l’incompatibilité criante qui existe entre cette  fameuse économie de marché et la durabilité aujourd’hui imposée, à raison, aux producteurs.  
Car ce n’est pas un modèle d’élevage industrialisé, capable de résister à la concurrence de fermes usines américaines ou d’autres élevages sans normes environnementale et sanitaire strictes, que les  pouvoirs publics ont promu à l’occasion des EGA. Ce n’est pas, non plus, ce modèle que les citoyens plébiscitent. 
Nous tous, éleveurs, associations, élus, soutenons ce cap, cette orientation donnée à l’élevage. Mais  ce choix français doit être pleinement assumé ! Si les EGA ont été une bonne initiative, nous constatons que la loi EGAlim est impuissante à faire entrer le discours dans la réalité. 
Les éleveurs sont les premiers à vouloir mener à bien la « transition agroécologique ». Ils ont tout à  gagner à placer l’économie dans ces rails de l’écologie. A l’heure de la lutte contre le réchauffement  climatique, notre modèle d’élevage français permet de privilégier la qualité sur la quantité, de mettre  nos prairies au service de la captation du carbone, de la préservation de la biodiversité. Mais ils ne  peuvent le faire sans que le pouvoir politique, quel qu’il soit, en tire les conséquences sur les politiques  de prix, sur le partage de la valeur ajoutée tout au long de la filière, de la fourche à la fourchette. 
Il n’y a pas ici de « en même temps » possible et l’Etat doit permettre aux éleveurs d’obtenir des prix  couvrant, au moins, leur coût de production. Sans cela, la France perdra sur tous les plans : celui de sa souveraineté alimentaire, comme de la durabilité. Deux enjeux à concilier dont le Président de la  République et le Gouvernement affirment faire leur priorité, sans jamais les concrétiser. »

Delphine Barel


 

   

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