Engrais verts en viticulture - Quelles pratiques dans les groupes Dephy et 30 000 de Maine-et-Loire

L’implantation d’engrais verts en inter-rang se démocratise de plus en plus dans les exploitations des groupes Dephy et 30 000. La majorité des viticulteurs réalisent un semis en août avec un mélange d’espèces.

Le semis avant vendange assure une meilleure levée limitant ainsi l’érosion par une couverture hivernale. Un couvert abîmé par la machine à vendanger est une inquiétude qui se dissipe avec la pratique. Les viticulteurs observent que, même endommagé par la bande de roulement, il repart bien et assure correctement ses fonctions. Ce qui est constaté avec un semis post-récolte, qui peut être trop tardif, est une faible levée et donc une faible couverture de sol l’hiver. Les graines ne sont pas pour autant perdues et germeront lorsque les conditions seront à nouveau propices. Les viticulteurs sont unanimes sur la facilité de travailler un sol qui a eu l’année précédente un engrais vert.

Les semis avant récolte fournissent potentiellement plus d’azote

Ils constatent également une meilleure infiltration de l’eau et un apport d’azote. Il peut être calculé grâce à la « méthode Merci » qui prend en compte le type de sol, la date de semis et le mode de destruction. Chaque espèce est pesée indépendamment afin d’estimer le retour potentiel d’azote. Par exemple, un mélange de féverole/avoine semé sur un sol argilo-sableux le 6 octobre et détruit le 13 janvier peut apporter 2 unités d’azote/ha. En comparaison, la même année, un mélange d’avoine/navette fourragère/radis fourrager/vesce semé le 17 août sur un sol similaire, détruit à la même date, peut lui apporter jusqu’à 16 uN/ha. La majorité des viticulteurs broie les couverts pour optimiser l’apport d’azote, tandis que d’autres optent pour des semis 100% avoine qu’ils roulent pour réaliser un paillage afin de conserver l’humidité du sol.

Quelques conseils pour réussir son engrais vert

Les viticulteurs de ces groupes conseillent à ceux qui souhaitent se lancer dans l’utilisation d’engrais verts de surdoser le semis, de semer dense et d’utiliser des mélanges d’espèces, sans pour autant utiliser un mélange trop complexe qui serait assez coûteux : « le plus simple est le mieux ». C’est une pratique qui prend du temps et qui peut entrer en conflit avec d’autres activités, ils conseillent donc de se concentrer en priorité sur les parcelles qui en auraient le plus besoin et d’être vigilant sur les parcelles gélives. Ils concluent : « Il n’y a pas de recette magique : il faut s’adapter en fonction du type de sol, du climat de l’année et de ses contraintes d’organisation. »

Marie Esmiller
Chambre d’agriculture des Pays de la Loire