La FNB et les JA, à l’origine de la démarche Éleveur & engagé®, ont présenté le 9 juillet leur partenariat avec Metro, premier fournisseur des restaurants indépendants. Une première incursion dans la restauration, un segment en croissance pour la viande bovine.
En officialisant le 9 juillet leur partenariat avec Metro France, les syndicalistes à l’origine de la démarche Éleveur & engagé® s’attaquent à un nouveau marché : la restauration.
Lors d’une conférence de presse, la FNB (éleveurs de bovins allaitants) et les JA ont détaillé le test mené avec le grossiste depuis le 25 avril.
Un ballon d’essai prometteur : Metro est le premier fournisseur de la restauration commerciale indépendante, avec environ 30 % de parts de marché.
Dans cinq de ses entrepôts (Rouen, Nantes, Caen, Rennes et Nanterre), Metro se fournit localement à l’abattoir EVA (Calvados) en pièces à griller labellisées Éleveur & engagé®.
Le principe de cette démarche lancée en 2016 dans la grande distribution ?
« Nous payons un euro de plus au kilo les carcasses à l’abattoir », en contrepartie du respect d’un cahier des charges qualitatif, explique Benoît Feytit, directeur de Metro France.
Avec une recommandation à 4,50 €/kg basée sur les coûts de production, « la plus-value pour l’éleveur peut atteindre 400 € par animal », précise Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB.
Le cahier des charges porte autant sur l’élevage (animaux charolais de moins de huit ans, 420 kg minimum, respect de la charte des bonnes pratiques d’élevage) que sur la transformation (viande maturée au moins dix jours).
« La restauration tire le marché de la viande bovine »
« Depuis le début du test, nous avons passé 23 bêtes et reversé 6 133 € supplémentaires aux éleveurs », détaille Benoît Feytit.
Des chiffres encore modestes en comparaison des 80 000 bêtes par an commercialisées sous l’étiquette « Éleveur et engagé ®» dans neuf enseignes de grande distribution.
« Ce n’est qu’un début », promet le directeur de Metro, qui affiche une conviction inébranlable dans ce partenariat.
Le test durera un an au rythme de 2,5 bêtes par semaine avant de faire l’objet d’un bilan, indique la FNB.
Un projet similaire est à l’étude dans le Rhône.
En se tournant vers la restauration, le syndicalisme majoritaire investit un segment porteur : « La consommation de bœuf ne recule pas en restauration, c’est elle qui tire le marché aujourd’hui », affirme Guillaume Gauthier, éleveur allaitant et administrateur national de JA.
Mais cet intérêt est relativement récent. « Nous avons commencé à discuter avec les acteurs de la RHD lors de nos actions visant Buffalo Grill fin 2018 », raconte Marie Penn, en charge du dossier à la FNB.
Agriculteurs et restaurateurs pourraient voir leurs intérêts converger autour de la montée en gamme.
« Pour se différencier des grandes surfaces, les commerçants de centre-ville veulent de la qualité et des histoires à raconter à leurs clients », analyse M. Feytit.
D’après lui, 60 % des viandes bovines vendues par Metro viennent de France.
Une proportion comparable à la moyenne de la restauration, qui sert 57 % de viande française.
