Retours sur l’opération « Plante ton slip » initiée par l’Ademe et à laquelle a participé, ce printemps, Jérôme Leduc, éleveur de porcs (160 truies naisseur-engraisseur) sur 230 ha (cultures autoconsommées) à Saint-Viaud (44).
>> Dans quelle parcelle avez-vous enterré votre slip ?
J’ai planté « mon slip » le 9 avril 2020 dans une parcelle de pois de printemps implantée en semis direct après un couvert d’avoine brésilienne et de phacélie. Le couvert avait été installé en fin d’été 2019, après de l’orge, dans l’objectif de limiter l’érosion, de nourrir le sol et de préparer la structure pour la culture suivante. J’ai participé à cette opération avec un slip fourni par la chambre d’agriculture, suite à mon adhésion à un groupe Agriculture de conservation. Mon objectif avec ce slip ? Observer et essayer de comprendre l’activité biologique de mon sol !
>> Comment expliquez-vous le résultat obtenu ?
Le slip a été déterré le 28 mai 2020, après deux mois en terre. Je constate qu’il a vraiment été consommé par les organismes vivants du sol et que sa décomposition est avancée. Je suis étonné et agréablement surpris car je ne pensais pas avoir un résultat aussi significatif. Ça me conforte dans les pratiques que j’ai mises en place pour améliorer la vie de mon sol. L’entretien en surface des débris végétaux pour nourrir les organismes du sol, les couverts végétaux et le non-labour depuis près de dix ans expliquent certainement, en partie, ce niveau de dégradation.
>> Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
J’ai encore des marges de progrès assez importantes car je rencontre fréquemment des difficultés pour implanter les couverts après la récolte. Je dois attendre les premières pluies pour les semer et il y a donc une période d’environ un mois où le sol n’est pas couvert. Mon objectif demain est d’essayer de couvrir le sol aussitôt la récolte avec un couvert estival, de lui faire succéder un deuxième couvert hivernal pour nourrir encore un peu plus le sol et préparer encore mieux la culture qui arrivera au printemps. Je souhaite également continuer à développer le semis direct dans mon exploitation. Cette opération est facile à mettre en œuvre. Elle permet à moindre coût « au sens propre comme au sens figuré » de se pencher sur ses sols. J’ai hâte de la reproduire l’année prochaine dans des parcelles où j’observe des difficultés à faire pousser mes cultures, certainement parce que la vie du sol n’est pas suffisamment développée.
Propos recueillis par Aurélie Andriot – Chambre d’agriculture Pays de la Loire