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Loire-Atlantique - « Nous devons avancer tous ensemble »

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 25/08/2020 à 17:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - « Nous devons avancer tous ensemble »

Le président de la Fédération départementale de chasse, Dany Rose, et le directeur, Denis Dabo, reviennent notamment sur la mise en place de la réforme de la chasse.

Dans le cadre de la réforme nationale de la chasse de 2019, la cotisation territoriale est venue remplacer le timbre grand gibier en Loire-Atlantique. Quel constat faites-vous aujourd’hui ?

Dany Rose : La Fédération de chasse de Loire-Atlantique a fait le choix d’un système le plus équitable possible, c’est pourquoi nous refusons catégoriquement de mettre en place le bracelet sanglier. Le fond d’indemnisation des dégâts de grand gibier sera donc alimenté seulement par cette cotisation territoriale fixée cette année à 1€/ha. Mais compte tenu de la situation sanitaire qui a empêché les sociétés de chasse d’organiser leurs événements annuels, le conseil d’administration a débloqué 200 000 € des réserves fédérales pour autofinancer une partie du budget dégât et abaisser la cotisation à 0,5€/ha pour chaque territoire de chasse communal ou privé déclaré auprès de la Fédération. 

Denis Dabo : Le montant de cette cotisation est revu chaque année : il devrait être moins élevé la saison prochaine puisqu’on enregistre une baisse des dégâts de l’ordre de 30 % en 2019-2020. Lors de la saison 2018-2019, les dégâts s’étaient élevés à 650 000 €. Cette année, 5 150 sangliers ont été prélevés et 3 900 battues organisées alors que la période de chasse a été réduite de quinze jours. Cela correspond à 250 000 heures, soit 300 équivalents temps plein sur six mois. C’est une situation trop lourde pour tout le monde. 

En plus de cette cotisation, pour avoir l’autorisation de tirer le sanglier il faut intégrer le plan départemental de gestion sanglier en adhérant à la Fédération de chasse. Où en est-on aujourd’hui ?

Denis Dabo : Nous sommes victime de notre succès puisque 250 territoires non connus de la FDC44 ont adhéré à ce jour. Nous comptons 1 600 territoires adhérents en Loire-Atlantique dont la Brière qui représente 6 000 ha. En parallèle, des propriétés familiales d’une dizaine d’hectares adhèrent. C’est important qu’elles le fassent car ces micro-territoires peuvent être des zones refuges pour le sanglier. Dès le mois d’octobre nous serons en mesure de produire une première carte avec les territoires où le sanglier est chassé. Elle sera actualisée tous les mois.

Dany Rose : Cette cotisation territoriale incite les regroupements des petits territoires, c’est plutôt une bonne chose car ça permet de restructurer, de faciliter les battues. Pour les territoires non adhérents, la FDC44 propose que les louvetiers soient responsables de la régularisation. Si un propriétaire refuse la chasse sur sa propriété et que des dégâts sont constatés autour, la FDC44 pourra le poursuivre. L’objectif est de responsabiliser les propriétaires. Si un propriétaire agriculteur refuse la chasse chez lui, la FDC44 essaiera de discuter avec lui car le but est que tous les territoires soient chassables pour diminuer la population de sanglier. A terme, s’il ne veut toujours pas, la FDC44 ne paiera plus la totalité des dégâts. La loi nous permet, de manière progressive, d’aller jusqu’à 80 % d’abattement. Si nous voulons être efficace, nous devons avancer tous ensemble.

En sachant que la population de sangliers se porte bien…

Dany Rose : Tout à fait. Nous partageons évidemment le constat des agriculteurs que cela reste trop important. Il faut réussir à diminuer cette population mais ce n’est pas simple car c’est un animal intelligent qui sait se défendre et se cacher. Depuis deux ans, le nombre de prélèvements a augmenté de 50 % mais on sait que c’est malheureusement insuffisant. Sur cette espèce, c’est une mission d’intérêt général que l’on fait car nous sommes avant tout des chasseurs de petit gibier. Nous souhaitons conserver une bonne relation avec les agriculteurs car sans eux, nous ne pourrions rien faire : on chasse avec eux et chez eux. Nous sommes prêts à leur rendre service au maximum et nous aimerions des efforts de leur part, notamment pour le petit gibier. Il serait appréciable, peut-être au travers de la Pac, d’arriver à concilier rendement et biodiversité afin d’améliorer le territoire et de retrouver la faune que l’on avait dans le temps. Je comprends bien qu’il est compliqué de demander aux agriculteurs de tout changer. Il existe des alternatives, comme le sorgho, qui peuvent être une piste de réflexion. En tant que chasseurs, nous aimerions retrouver le caractère sauvage de la chasse tout en restant toujours auprès des agriculteurs.

Denis Dabo : Au printemps, en avril et mai, des tirs d’affût ont été mis en place sur les semis de maïs grâce à des dérogations individuelles émises par le préfet. C’est nouveau dans notre département. Mais ce fût une bonne chose, il y a eu de bons prélèvements même si l’organisation a été parfois difficile notamment sur les chasses communales. C’est une chasse qui est amenée à se développer et qui attire les jeunes chasseurs. 

Quelles sont les autres espèces à surveiller ?

Denis Dabo : La population de blaireaux augmente, c’est incontestable. Mais, actuellement, le travail de la FDC44 est de faire en sorte que le blaireau reste une espèce chassable. Des associations se battent pour qu’il soit protégé et nous attaquent en justice donc ça me paraît peu probable qu’il soit un jour classé nuisible. Les agriculteurs peuvent quand même déclarer les dommages afin de monter un dossier et bénéficier d’un arrêté préfectoral au niveau local. D’autres départements le font. Mais, comme pour le choucas ou la corneille, la FDC44 ne peut pas gérer ce travail supplémentaire. 

Dany Rose : Sur ces questions, nous devons nous unir. Un référendum d’initiative partagée a été lancé, le œRéférendum pour les animaux”, qui attaque l’élevage et demande notamment l’arrêt de l’élevage en cage. La FDC44 a envoyé un courrier aux parlementaires pour les sensibiliser. A ce jour, 129 parlementaires sur les 184 nécessaires ont signé cette pétition. En Loire-Atlantique, aucun ne l’a fait. La ruralité est attaquée de toute part et nous risquons de perdre beaucoup si nous ne nous mobilisons pas.

   

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