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Loire-Atlantique - « Vivement l’année prochaine ! »

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 06/07/2020 à 08:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - « Vivement l’année prochaine ! »
©DR

Pluie, sécheresse, voire grêle : 2020 en aura fait voir de toutes les couleurs aux agriculteurs. Ca se ressent sur les cultures avec des premiers rendements plutôt moyens.

C’est une surprise pour personne. Agriculteurs, entreprises de travaux agricoles, négoces… tous s’attendaient à des rendements moyens en orge. Et les récoltes de juin le montrent : une moyenne estimée à 50 qx/ha dans le nord du département, 40 qx/ha du côté d’Ancenis, entre 35 et 55 qx/ha dans le centre ou encore entre 45 et 60 qx/ha au sud-Loire selon les parcelles et les variétés.

Par rapport à l’an dernier, les rendements sont moins bons mais il ne faut pas oublier que 2019 a été une année exceptionnelle. « Normalement dans le secteur, on fait 60 à 70 qx/ha », souligne Nicolas Favry de Nort-sur-Erdre. Dans le département, la baisse est en moyenne de 15 qx/ha. 

L’agriculteur poursuit : « Avec les trombes d’eau que l’on a eu après les semis et les coups de sec au printemps, les cultures ont été mises à rude à épreuve. » Les rendements sont donc très variables en fonction de l’impact de ces deux phénomènes sur les parcelles.

« De visu, je pensais faire 55 qx/ha mais de nombreux épis sont tombés par terre à cause de la pluie. Au final, je fais 45 qx/ha alors qu’habituellement, on tourne à 60 qx/ha. Sur une parcelle, j’arrive à atteindre 56 qx/ha parce que la variété a tenu. Concernant la paille, on fait 2,2 ou 2,3 tonnes. Pour l’année, je ne me plains pas ! Clairement, vu l’hiver que l’on a eu, il ne fallait pas s’attendre à grand chose, donc on ne va pas faire la fine bouche »,
estime Didier Bonnet, agriculteur à Frossay.

Du côté de la qualité, le poids spécifique se situe entre 58 et 62 kg/hl. « Ceux qui ont été battus à la mi-juin, soit une semaine avant les autres, avaient un PS d’au moins 65 kg/hl. Pour ma part, j’ai eu une benne avec un PS compris entre 59 et 61,5 kg/hl. C’est sûr, c’est décevant », affirme Anthony Moreau, agriculteur à Rouans.

Pour ceux qui font du colza, les premiers rendements sont très hétérogènes : entre 15 et 40 qx/ha avec une moyenne estimée à 25-30 qx/ha, « pratiquement du jamais vu dans le secteur. On savait que ça ne serait pas terrible mais pas à ce point-là. En plus, certains ont été touchés par la grêle à quelques jours de la récolte... », déplore Mickaël Huneau, agriculteur à Moisdon-la-Rivière. Le moral n’est donc pas au beau fixe dans les campagnes. 

Dès le week-end dernier, les travaux dans les champs ont été suspendus à cause de la pluie : les battages d’orges étaient quasiment finis, ceux de colza devaient se poursuivre et ceux de blés devaient démarrer. Là encore, on s’attend à un rendement en blé moins bon que d'habitude mais « pas catastrophique, selon Guy Papion, agriculteur à Abbaretz. La qualité devrait être correcte mais il ne faudrait pas que la bruine dure trop longtemps pour que la qualité se maintienne. Si le beau temps et la chaleur reviennent, ça peut aller vite. J’ai l’impression que le travail va être très étalé donc les moissons ne vont peut-être pas se terminer plus tôt que d’habitude. »

Souvent qualifiée de œbizarre”, 2020 risque de ne pas être une grande année pour les céréales alors certains veulent déjà tourner la page, à l’instar de Mickaël Huneau : « Vivement l’année prochaine ! »

La Coop d'Herbauges veille au grain

Alors que la collecte a démarré il y a huit jours, Laurent Pascreau, directeur adjoint en charge des productions agricoles à la Coop d’Herbauges, estime une baisse de 20 % sur le rendement global en orge. « Il doit rester entre 10 et 20 % d’orges à battre. En moyenne, la qualité est standard pour le moment et reste encore acceptable. » En colza, le battage a juste commencé et les premiers résultats en taux d’huile sont bons.

Depuis le 26 juin, les moissons sont à l’arrêt, donc l’objectif pour la coopérative est « d’assurer la qualité. Nous mettons tous les moyens nécessaires pour sauver la collecte. On fait attention sans anticiper la nature ». Le risque majeur est donc cette météo pluvieuse qui impacte la qualité des céréales. « Nous avons moins d’inquiétude sur les blés. Si nous avons une fenêtre de 15 jours de très beau temps, nous pourrons récolter toutes les céréales. »

En revanche, 2020 est l’année du maïs : il a bénéficié de la chaleur lors de la levée (bonne vigueur de départ et bonne minéralisation) et de l’eau, cette semaine, au moment de la floraison. « Les maïs sont prometteurs. A ce stade, les parcelles sont belles, tout comme pour le sorgho. »

   

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