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Loire-Atlantique - La pluridisciplinarité pour comprendre l’agriculture

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 30/11/2022 à 14:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - La pluridisciplinarité pour comprendre l’agriculture
©ITK

Serge Zaka interviendra à l’assemblée générale de AS 44-85 mardi 6 décembre prochain, sur le thème « Changement climatique quelles conséquences sur nos exploitations et quelle durabilité de nos systèmes ? ».

Agroclimatologie ou « l’étude des relations entre le climat et l'activité agricole », définit le dictionnaire Larousse. Si, aux États-Unis, la discipline scientifique est enseignée, en France, Serge Zaka s’est trouvé bien seul durant plusieurs années à s’y intéresser. Aujourd’hui encore, aucun cursus universitaire, ou en école d'ingénieur, ne propose plus que quelques heures de cours. Pourtant, de plus en plus de jeunes contactent Serge Zaka... qui s’est formé lui-même. « Je suis autodidacte en agroclimatologie. Dès l’âge de 8 ans, je me suis passionné pour la météorologie. Après le bac, il fallait choisir entre la physique et la biologie. Moi, je m’intéressais aux deux, c’était décevant. J’ai suivi une école en agronomie pour augmenter mes compétences dans ce domaine et j’ai eu ma thèse sur l’impact du climat en agriculture, pour devenir Docteur en écophysiologie. » Une incongruité française presque pour Serge Zaka, « c’est une science qui a beaucoup de potentiel et qui devrait être plus connue du grand public. On touche à deux sujets qui les passionnent : la météo et l’alimentation ! La société est trop segmentée. Il faut de la multidisciplinarité, avoir des personnes qui travaillent sur l’agriculture et l’hydroécologie, l’économie et l’agriculture… Cela augmentera notre compréhension du milieu ». S’il travaille le sujet depuis des années, il a connu la médiatisation que récemment, à la faveur d’une prédiction : l’épisode de gel du printemps 2021.

2022, année zéro des conséquences des changements climatiques

L’année 2022 avec tous ces aléas climatiques, une chance ? Serge Zaka, qui travaille chez ITK , société française de services numériques climato-intelligents pour l’agriculture, ose la provocation. « L’année 2022 sera une année normale en 2050. On a vécu avec 30 ans d’avance ces années futures, ça nous donne une idée de l’étendue de ce qui nous reste à travailler. Nous ne sommes pas du tout adaptés aux changements climatiques, avec des pertes de rendement sur presque toutes les cultures, avec le gel qui ampute la production de fruits. Le gel et la sécheresse devraient nous servir d’électrochoc. Sans électrochoc, rien ne bouge. On nous écoute mais rien n’est appliqué. » Mais le Docteur se garde bien de partir dans des préconisations générales. « Il existe des sols différents, des climats différents, etc. L’agriculture, c’est complexe et il faut connaître le milieu agricole si on veut faire de l’écologie. Il y a des personnes qui sont technophiles, qui pensent que la technologie va nous sauver. Et il y a des personnes anti-technologie qui croient qu’on peut seulement modifier les pratiques. Dans les deux cas, les extrêmes ne fonctionnent pas. » Serge Zaka conseille plutôt d’agir sur plusieurs leviers conjointement. « L’agriculture numérique permet des modélisations pour savoir ce que je dois faire dans les prochains jours, par exemple pour irriguer, face au risque de gel. La génétique peut aider à la sélection variétale, avec de nouvelles espèces adaptées à la sécheresse ou la canicule mais elles ne sont pas forcément résistantes à certaines maladies. Il faut chercher à améliorer le matériel, pour une irrigation de précision par exemple. Mais, en parallèle de l’aspect technique, il faut faire évoluer ses pratiques culturales, et principalement autour de la conservation des sols. C’est ce qui est le plus intéressant car quand on augmente sa matière organique, on augmente le carbone dans le sol. Mais cette pratique n’est pas adaptable à tous les types de sol. Ça demande beaucoup de technicité et on a une perte de rendement conséquente les trois premières années. C’est compliqué de demander à des agriculteurs de se tirer une balle dans le pied ! »

Rémunérer les services écosystémiques

Les revenus des agriculteurs proviennent essentiellement de la vente de leur production et des aides publiques. Pourtant, les producteurs rendent un service à la société en piégeant le carbone dans le sol. Mais cela a un coût. « L’agriculteur devrait être rémunéré pour tout ce qui est en parallèle de sa production. Le stockage du carbone demande du temps, des changements de pratiques. Ce serait logique de rétribuer des services sociaux et environnementaux qui permettent une transition climatique plus responsable. »

 

Delphine Cordaz

   

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