Depuis deux ans, dans le cadre du Péan des 3 Vallées, la chambre d’agriculture sensibilise les exploitants de plus de 55 ans à la transmission, en partenariat avec le Département, la communauté de communes d’Erdre et Gesvres (CCEG) et Nantes Métropole.
Convaincue de l’importance de la transmission des exploitations, la communauté de communes d’Erdre et Gesvres (CCEG) a étendu cette action prévue sur le Péan à l’ensemble de son territoire. Ce sont ainsi 60 % des 185 exploitants de plus de 55 ans recensés qui ont été contactés, en priorisant ceux du Péan.
Conseillère transmission en charge de cette action, Sophie Locqueville insiste sur la nécessité de sensibiliser les cédants trois à cinq ans avant la cessation d’activité, afin de leur « donner le maximum de chances de lever les freins à la transmission ».
La nécessité d’anticiper la transmission
Il ressort de ce travail que 46 % des plus de 55 ans n’ont pas d’idée de ce que deviendra leur exploitation à leur retraite. Sophie a rencontré 30 d’entre eux, pour les sensibiliser aux différents aspects du processus de transmission et à leur temporalité.
En effet, s’il peut falloir jusqu’à deux ans pour trouver un repreneur, il faut ensuite y ajouter une autre année, pour que celui-ci s’approprie l’exploitation et réalise les procédures administratives, fiscales et bancaires. Parallèlement, un temps est aussi nécessaire pour démarcher les propriétaires. Sont-ils d’accord pour transmettre le bail ou veulent-ils vendre ? Et dans ce cas, à qui ?
« La sensibilisation permet aussi de se demander, dans le cas d’un Gaec, si ceux restants souhaitent réellement un nouvel associé ou s’ils préféreraient réorganiser la structure avec un salarié », ajoute Sophie Locqueville. Cela pose aussi avec suffisamment d’anticipation, l’importante question des comptes courants associés dans un Gaec, afin d’éviter qu’un départ ne grève la structure.
Malgré le Péan, la pression foncière reste forte
« Plus un cédant a réfléchi à sa transmission, plus les freins sont levés », note la conseillère. Elle rappelle que si la majorité des exploitations cédées sont en lait ou vaches laitières, les repreneurs ont, eux, des projets diversifiés. Anticiper permet alors de « comprendre qui sont les repreneurs d’aujourd’hui ».
En effet, bien que certains cédants, pensant leur exploitation non viable, aient abandonné l’idée même de transmettre, « nombre de jeunes cherchent de petites exploitations avec des bâtiments pour faire de la transformation ou de la vente directe », rappelle Sophie Locqueville.
Même si le Péan est l’outil le plus protecteur du statut agricole des terres, « plus on se rapproche de la métropole, moins les propriétaires souhaitent transmettre », remarque-t-elle encore. Il y a donc, un important travail de sensibilisation à poursuivre auprès des exploitants, mais aussi auprès des propriétaires, pour assurer les objectifs du Péan.
Le Péan des 3 Vallées, c’est quoi ?
Les périmètres de protection des espaces agricoles et naturels (Péan) ont pour objectifs de garantir, sur le long terme, l’usage agricole et naturel des terres, dans des contextes d’importantes pressions foncières.
Avec une superficie de 21192 ha, le Péan des vallées de l’Erdre, du Gesvres et du Cens englobe à lui seul 86 % des terres ainsi protégées sur le département.
Chambre d’agriculture
