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Loire-Atlantique - Le Vignoble nantais se mobilise contre le gel

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Le 18/11/2021 à 10:30 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - Le Vignoble nantais se mobilise contre le gel

Lundi 8 novembre, la chambre d’agriculture organisait une journée de réunion avec les élus locaux et l’Union des Cuma pour discuter des moyens de lutte contre le gel dans le Vignoble nantais.

Lundi 8 novembre, la chambre d’agriculture s’est réunie avec l’Union des Cuma et les élus locaux, départementaux et régionaux à La Haye-Fouassière pour discuter des solutions possibles pour lutter contre le gel dans le Vignoble nantais. Le maire de la commune, Vincent Magré, a ouvert la séance : « Le gel a été sans précédent cette année avec 60 % à 100 % des bourgeons touchés selon les parcelles. Face à ces aléas climatiques de plus en plus fréquents, les communes doivent réfléchir à la manière d’accompagner la viticulture dans leurs territoires ». Pour Alain Bernier, président de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, deux réflexions sont à mener. « L’objectif est de réfléchir aux moyens de lutte disponibles en fonction de la réglementation et d’étudier l’acceptabilité de ces moyens  de lutte par nos concitoyens. Nous avons besoin de l’aide de nos élus pour appuyer l’importance et le rôle de notre agriculture. » Rodolphe Amailland, conseiller départemental et président de l’Association des maires du Vignoble de Nantes, a abondé dans ce sens : « Nous avons une responsabilité envers les agriculteurs car ce sont eux qui façonnent nos territoires et les font vivre ». Christian Gauthier, président de la Fédération des vins de Nantes a clôturé les premiers échanges en rappelant les conséquences dramatiques du gel printanier : « Le rendement est d’environ 20 hL/ha cette année contre 42 en moyenne. Ce gel a entraîné une perte de 6 000 €/ha, soit environ 100 000 € à l’échelle d’une exploitation qui compte en moyenne 18 ha ». 

Urgence climatique
« Dans un futur proche, la température annuelle va augmenter de 0,8°C et la pluviométrie sera constante mais sa répartition variera », expose Mathieu Jehanno, conseiller viticole à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Conséquences ? « Des étés plus secs et des hivers plus humides. On pourrait penser que le réchauffement climatique diminuera la fréquence des épisodes de gel mais il n’en est rien. Les dates de débourrement de la vigne et du dernier jour de gel seront toutes les deux avancées de dix jours. » La pression sanitaire sera plus forte au printemps en raison d’un climat chaud et humide favorable au développement du mildiou et de l’oïdium.
Florent Banctel, conseiller viticole à la chambre d’agriculture à l’antenne de Clisson, a rappelé que l’impact du gel cette année a été historique en  raison de la durée des épisodes et de leur récurrence. « Après le coucher du soleil, le sol perd de la chaleur accumulée durant la journée. L'air chaud s’élève tandis que l'air froid plus dense et plus lourd s'accumule au sol entraînant un refroidissement important de la vigne. La veille du 12 avril, il a plu. Le gel a donc été plus destructeur que celui observé les 7 et 8 avril survenu par temps sec. » 90 % des parcelles ont ainsi été touchées à plus de 50 %. Pour lutter, les stratégies des vignerons ont été diverses : fils chauffants, tours antigel fixes ou mobiles, frostguard (sorte de chaudière rotative), bougies et aspersion. Au Château de Cléray, par exemple, l’utilisation de tours antigel a été concluante. « La mise en place d’une éolienne de 10 m a permis de très bien protéger entre 3 et 5 ha et de bien protéger entre 5 et 6 ha. La présence de grandes haies a aussi joué un rôle protecteur. »
D’autres méthodes de lutte ont été efficaces, mais indirectement. Par exemple, l’utilisation de bougies, couplées ou non à des frostguard, a permis à la vigne de récupérer après le gel. « Malgré 75 % des bourgeons ayant gelés, le rendement a été de 35 à 45 hL/ha soit deux fois supérieur à celui de zones non protégées. » L’aspersion, qui consiste à créer une pellicule de glace autour du bourgeon, présente aussi des résultats intéressants mais sa mise en place reste complexe. « Les prélèvements en eau sont réglementés et les besoins pour l’aspersion s’élèvent à 30-40 m3/ha et par heure », précise Claire Lepretre, chargée de mission eau-irrigation à la chambre.
D’une manière générale, « l’efficacité des moyens de lutte est variable selon leur positionnement dans la parcelle, le microclimat et la topographie du terrain, ajoute Florent Banctel. La lutte est plus efficace lorsqu’elle est groupée et collective. »

L’exemple de la Touraine
Et pour la jouer collectif, rien de tel que les Cuma. Anthony Chambrin, conseiller à la Fédération des Cuma Centre-Val de Loire, accompagne une cinquantaine de Cuma dédiées à la viticulture dans sa région. « Les tours antigel, fixes ou mobiles, restent la solution privilégiée. Le PCAE de la Région, et maintenant FranceAgriMer, permettent de financer ces projets. »
Dans le secteur nantais, certaines Cuma comme celles du Pallet ou de la Chapelle-Heulin réfléchissent à s’équiper de fils chauffants et de tours supplémentaires. L’équipe viticole au niveau régional réfléchit à la mise en place d’une veille météorologique. Elle est en contact avec des météorologues pour savoir si une prédiction du type de gel est possible à quatre jours. La Région et la chambre travaillent aussi conjointement sur le futur PCAE végétal 2023 pour pérenniser les aides aux vignerons pour le gel. « Aujourd’hui, les vignerons se tournent vers le Plan de relance qui finance le matériel de lutte antigel à hauteur de 40 % en individuel et 50 % en Cuma », explique Carmen Suteau, présidente de l’antenne. Demain, il est probable que ce plan s’arrête. « La réflexion entamée avec la Région porte sur le futur PCAE Végétal 2023 pour établir les financements à titre individuel et collectif à venir et permettre la subvention notamment de tours antigel pliables et d’options antibruit coûteuses aujourd’hui. »
Enfin, la question de l’acceptabilité par les riverains a été soulevée. Notamment la question des nuisances sonores par les tours antigel, générant jusqu’à 70 décibels dans un rayon de 300 m. « Il est impératif que les viticulteurs échangent avec les riverains sur leur métier pour solutionner ce genre de problème », a conclu Eric Touron, membre du conseil régional. 

Marie Hilary
 

   

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