L’agriculture des Pays de la Loire manque de bras, alors que beaucoup de gens sont en recherche d’emploi ! Et si on les rapprochait, notamment en faisant connaître la réalité des métiers agricoles ? L’un des moyens est le « Voyage en agriculture « proposé par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire et Pôle emploi.
Un ancien boulanger, une enseignante en commerce international en reconversion, une ancienne exploitante agricole, cinq réfugiés (venus du Soudan, d’Erythrée et d’Afghanistan)… : cet « inventaire à la Prévert », ce sont juste quelques-unes des 19 personnes qui ont participé au Voyage en agriculture en Vignoble nantais, organisé par le GIP Agriformation des Pays de la Loire et Pôle emploi, dans le cadre du dispositif Agrimouv, le 15 octobre dernier.
Une diversité incroyable
« On observe la même diversité à chacun de ces voyages » commente Matthieu Cousin-Adabra, chargé de mission Orientation à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. L’an dernier, 15 de ces voyages ouverts aux personnes en recherche d’emploi et souhaitant découvrir le monde agricole, ont été organisés en Loire-Atlantique, pour 151 participants. Pour 2019, ce nombre sera dépassé, puisque le voyage du 15 octobre était déjà le 16e, portant le total des personnes accueillies à 220.
Les participants au voyage du 15 octobre étant encore plus diversifiés que d’habitude, puisqu’on y trouvait également Philippe Caillard, le directeur du GIP Agriformation, François d’Anthenaise, le président de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, et plusieurs représentants de Pôle emploi, dont le directeur régional, Alain Mauny.
Trois productions à découvrir
Demandeurs d’emploi et directeurs ont donc partagé cette journée particulière, qui a démarré par la visite d’un élevage laitier, le Gaec des Boutineries à Château-Thébaud. Le groupe s’est ensuite rendu au lycée de Briacé, pour un repas en commun, avant de partir pour deux ateliers, toujours au sein de l’établissement situé au Landreau : une initiation à la taille de la vigne, avec le formateur Mickaël Arnoux et une autre en maraîchage, avec son homologue Vincent Choimet.
Les formateurs ont fait une présentation rapide des techniques, des matériels utilisés, et des différentes formes de production. Ils ont aussi évoqué les métiers, avec leurs avantages (travailler en plein air ou au chaud dans une serre), leurs inconvénients (travail au sol, tâches répétitives…), leurs spécificités (besoin de minutie en horticulture-maraîchage )…
Pratiquer pour comprendre
Très appréciée des participants : la partie pratique, avec taille de vigne et réalisation de semis maraîchers. Peu bavard auparavant, Abdellah, réfugié du Soudan, s’est ainsi lancé avec ferveur dans la plantation de graines en micromottes. A ses côtés, Philippe, ancien boulanger, a aussi beaucoup apprécié cette mise en situation et se demande si il ne pourrait pas trouver un emploi proche de sa passion pour le jardinage, « et avec des horaires moins pénibles qu’en boulangerie ! ».
Avant le retour sur Nantes, les participants ont été invités à donner leurs impressions et leurs souhaits de poursuivre la découverte du milieu : pour la plupart d’entre eux, il y aura une suite, rendez-vous individuel, réunion d’information collective, ou sessions de tests MRS (méthode de recrutement par simulation).
'Soyez confiants pour votre avenir professionnel'
Du côté des voyageurs spéciaux, notamment le directeur régional de Pôle emploi, pour qui « c’était une première », l’enthousiasme était aussi de mise : « C’est une belle réussite de la région. Nous construisons ensemble un partenariat pour mettre en relation demandeurs d’emploi et entreprises, et adapter notre offre de service ». S’adressant aux personnes en recherche d’emploi, il leur a assuré : « face aux employeurs, soyez confiants. Plus que les diplômes ou le parcours, le Savoir-être compte beaucoup ! ».