L’année 2019 ne sera surement pas une année à maïs ! Les éleveurs rencontrés lors de la première journée matières sèches de Seenovia font état de certaines parcelles catastrophiques, quand d’autres sont tout juste moyennes. Les ensilages ne devraient pas démarrer avant la fin du mois d'août.
Pour la 2e année consécutive, Seenovia propose ses journées matières sèches (JMS) à travers le territoire de Loire-Atlantique : les éleveurs sont invités à apporter des échantillons de leurs maïs afin d’en analyser les matières sèches et définir, en fonction des dates de semis, des dates de floraison et de la météo à venir, une date de récolte optimale.
Du 12 août au 2 septembre, 13 rendez-vous sont ainsi proposés sur le département. La première journée s’est tenue le 12 août dernier, en matinée à Ligné et en après-midi à Belligné. Au total, près d’une centaine d’échantillons ont été analysés, amenant un enseignement majeur : les maïs sont moins en avance que ce que l’on pouvait croire.
Les maïs ont eu froid !
Sur Ligné, les échantillons ont une moyenne de 24,4 % de MS (avec un écart allant néanmoins de 17,5 à 30). Sur Belligné, la moyenne est à 22,9 % (de 18,5 à 28). « On retrouve cette tendance sur tout le secteur de Seenovia », explique Jean Tourneux, conseiller d’élevage spécialiste des fourrages, présent sur un grand nombre de ces rendez-vous : « Les maïs sont plus verts, avec des MS plus faibles que l’an dernier à pareille époque ».
Et de livrer « le scoop des maïs 2019 » : « Ils ont eu plus froid que les maïs 2018 ! ». Si certes, les canicules de juillet et de début août sont très présentes dans les mémoires, et très visibles sur les maïs dont certains sont grillés, la réalité sur la totalité de la campagne est différente.
Jean Tourneux dispose des données de températures relevées sur plusieurs parcelles, grâce à des capteurs météo connectés (dans le cadre d’un partenariat avec Weenat). Le cumul de températures en base 6 C° depuis le semis fait apparaitre un déficit de pratiquement 90 °C, voire même 100 °C pour les maïs qui ont été semés les plus tôt, par rapport à l’an dernier. C’est surtout dans le mois qui a suivi les semis que les maïs ont le plus manqué de chaleur.
« Les semis précoces avec des maïs qui ont végété au départ auront beaucoup de jours de végétation. Ce sera moins pour les semis à partir du 10 mai et nous risquons donc d’avoir des chantiers d’ensilages plus concentrés sur une période assez courte, probablement autour des semaines 35 et 36 », poursuit Jean Tourneux.
Chantiers fin août-début septembre
Les éleveurs venus au rendez-vous de Ligné repartent donc avec des prévisions de dates d’ensilages plutôt fin août-début septembre, alors que les ensilages 2018 avaient démarré dès le 16 août : « C’est tant mieux, car tout le monde sera revenu des vacances, les associés des exploitations et les chauffeurs ! », commente ainsi un exploitant.
En dehors des mesures des MS, ces rendez-vous sont aussi l’occasion d’échanger entre exploitants, et avec les techniciens, sur cette campagne de maïs, qui ne s’annonce pas très bonne. « Nous avons environ 20 % des plantes totalement sèches sans épis », observe un éleveur de Ligné. Tous les collègues soulignent aussi la très forte hétérogénéité des parcelles : certaines sont catastrophiques, d’autres laissent espérer des rendements corrects à 12 t/ha.
Plus d'information dans votre prochaine édition de Loire-Atlantique agricole, le 23 août
