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Maïs - Les semis de maïs sous la menace des sangliersDelphine Cordaz
Le 05/05/2023 à 12:11 I
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Les semis de maïs ont débuté dans le département. Julien Emprou, du Gaec de la Coucoucerie à Nort-sur-Erdre, a, quant à lui, presque terminé. L’année se présente bien mais l’agriculteur redoute autant les dégâts de sangliers que des conditions climatiques difficiles. Au Gaec de la Coucoucerie à Nort-sur-Erdre, Julien Emprou, son père et son oncle ont commencé tambour battant les semis de maïs. Ils ont débuté le 20 avril à semer 8 ha, puis 15 ha la semaine dernière, avant de rendre le semoir à leur Cuma. Il leur reste 15 ha à réaliser qui sont situés sur une partie plus humide et, pour certains, qui occuperont les surfaces où poussent actuellement des épinards.
Installé depuis 2017, le jeune agriculteur se satisfait de pouvoir semer plus tôt : « c’est mieux car on irrigue. On peut espérer avoir les fleurs début juillet. Le risque, ce sont les restrictions d’eau l’été, alors il vaut mieux de la pluie ! ». Le maïs ensilage est destiné aux vaches laitières de l’exploitation et le surplus sera mis en vente. Julien, son père et son oncle ont opté pour des variétés précoces (Mylady et Adaptico), notamment pour les terres plus sableuses. Si certaines exploitations choisissent de réduire les surfaces en maïs en faveur d’autres plantations, au Gaec de la Coucoucerie, les associés ne vont pas dans cette direction. « Au contraire, avec ou sans irrigation, c’est avec le maïs qu’on s’en sort le mieux », constate Julien. Le choix du semis sous couvert Depuis cinq ans, les associés du Gaec se sont engagés dans la voie du sans labour. « Plusieurs choses ont joué. On est passé en HVE* il y a trois ans et on a une aire de captage d’eau potable sur nos terres. » Les premiers effets se font remarquer. « D’abord, on a réduit notre consommation de fuel. Et surtout, on voit la faune du sol augmenter. Les sols répondent mieux à la portance. Et depuis deux ans, on pratique le semis direct. » Toutes les parcelles de céréales suivent cette technique mais, pour les légumes, un travail du sol, même réduit, semble encore nécessaire. L’inconvénient, « quand le temps est trop humide dans les parcelles sous couvert, on arrête de semer car le risque, c’est que le fond du sillon se lisse et que la graine n’arrive pas à le percer », prévient l’agriculteur. Les sangliers, ennemi numéro 1 La prolifération des sangliers provoque des ravages dans certaines parcelles. « On est embêté par le gibier. Nos graines sont enrobées de piment et de camphre mais ça n’est pas efficace à 100 %. Aux premiers semis, les sangliers se jettent dessus. J’ai un collègue qui a semé 12 ha et les sangliers ont tout mangé. Le fait de semer sous couvert ne change rien pour les sangliers, ils trouvent la graine », témoigne l’agriculteur. Les corbeaux et les choucas prennent aussi leur part néfaste, « jusqu’à 6 à 8 feuilles, ils font des dégâts ». Bénédicte Bazantay, conseillère Agronomie à la chambre d’agriculture Pays de la Loire « Rééquilibrage des surfaces en maïs ensilage pour refaire du stock » « Le climat du printemps est à l’inverse de celui de l’année dernière, avec un mois de février sec et des volumes d’eau conséquents en mars et avril. Les ensilages d'herbe ont été retardés par la pluie et les conditions de portance des sols. En Loire-Atlantique, le maïs est majoritairement semé après ces ensilages d’herbe... Sitôt les ensilages récoltés, c’est la course : il faut travailler les sols, épandre de la matière organique… Et beaucoup ont été arrêtés par les prévisions météos peu fiables. On sera nettement plus tardif sur le démarrage des semis que l’an passé mais on n’est pas encore sorti de la période idéale de semis qui s’étale du 20 avril au 15 mai. Si au 15 mai, les agriculteurs n’ont pas réussi à semer, ce sera panique à bord… mais ça s’est déjà produit par le passé. Cela génère beaucoup de stress, d’autant que l’année dernière a été catastrophique pour le maïs ensilage où les rendements avaient été divisés par deux par rapport à 2021. Les stocks en maïs sont au plus bas, d’autant que le printemps dernier avait été sec et la pousse de l’herbe s’était arrêtée en mai-juin. C’est pour cela qu’il y a un rééquilibrage des surfaces de maïs ensilage à implanter pour refaire du stock. La surface semée en cultures œd’opportunité” telles que le tournesol ou les protéagineux de printemps sera plus faible cette année, juste de quoi être dans les clous par rapport aux nouvelles exigences de la PAC. En Loire-Atlantique, on n’assiste pas à une baisse des surfaces en maïs comme cela peut être le cas dans d’autres départements soumis à un arrêté d’interdiction d’arrosage. Le maïs est avant tout produit pour satisfaire les besoins des élevages, il n’y a donc pas de report sur des cultures de vente plus économes en eau. Le mois de juillet sera le juge de paix. Si à ce moment-là, on a de l’eau autour de la floraison des maïs, ça ira. Il faudra voir comment se profile l’été, avec des épisodes orageux ou pas. Concernant les dégâts de sangliers, c’est pareil ! Il y a des parcelles de céréales qui sont déjà bien attaquées, les zones habituelles. Chacun a ses recettes pour tenter de les repousser dans le maïs, répulsifs à base de piments, semis au semoir à céréales sur les zones à risque, ça peut les perturber un temps… Mais ces animaux sont malins et reviennent toujours au stade Grain laiteux-pâteux des parcelles déjà visitées. La meilleure lutte reste le contrôle des populations. » Ecrire un commentaire |
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