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Méthanisation - Expliquer la méthanisation au grand public

Le 26/06/2024 à 16:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Méthanisation - Expliquer la méthanisation au grand public

Neuf associés, issus de quatre exploitations agricoles, se sont unis pour monter une unité de méthanisation à Abbaretz.

22 mois d’administratif et 18 mois de travaux ! Depuis avril 2022, la 11e installation de production de gaz vert avec injection du biométhane dans le réseau de distribution de gaz exploité par GRDF du département*, BFPC Méthabio, a démarré son activité. Vendredi dernier, les neuf associés, venus quatre exploitations en élevage laitier (3,8 millions de litres de lait) et polyculture, ont inauguré leur installation. « La méthanisation devait venir en complément de l’élevage pour gérer les effluents, explique Aurélien Ripaud, dirigeant de BFPC Méthabio. J’ai été à l’origine du projet. Mais j’aime le collectif, alors j’ai commencé à en parler à mes voisins agriculteurs, ma cousine, et un ami d’enfance exploitant aussi. À quatre exploitations, c’était suffisant pour prendre vite des décisions. Du petit collectif ! ». Les associés ont fait le choix de garder la maîtrise d’ouvrage. Un surplus de travail qu’ils n’ont pas regretté par la suite, avec le sentiment de mieux maîtriser leur outil aujourd’hui. 

Une journée portes ouvertes

Le lendemain de l’inauguration, les exploitants agricoles ont tenu à organiser une journée portes ouvertes de leur site de méthanisation. Expliquer, expliquer et encore expliquer pour lutter contre les a priori… C’est le choix de la pédagogie qu’ont fait les responsables du projet. Ils sont allés voir les élus municipaux des communes concernées un à un pour leur détailler leur démarche, ce qui s’est soldé par un avis positif de chaque conseil municipal. « On a voulu une journée portes ouvertes pour montrer aux gens ce qu’est la méthanisation, démystifier les peurs sur les dangers, les oppositions. En réalité, ça ne sent pas et c’est propre », assène Aurélien Ripaud. 

Changement dans les pratiques

La création de l’unité de méthanisation a changé les assolements des exploitations concernées. Elles ont produit des CIVE pour alimenter le méthaniseur, en intercultures. Fin septembre, les agriculteurs sèment du seigle et du triticale car ils poussent vite et apportent de la biomasse. Ils produisent 7 à 8 t MS/ha. En retour, ils se servent du digestat du méthaniseur pour fertiliser les sols. « On a baissé de 30% nos apports d’engrais pour le moment. Le digestat sera plus riche à l’avenir. Les CIVE enrichissent nos sols en humus et les racines ont un effet positif sur la structure des sols. Les CIVE d’été sont plus aléatoires. On sème du sorgho, du tournesol et un peu de graminées. Ce sont des cycles courts qui dépendent beaucoup de la météo », détaille David, un des associés. 65% du ratio de ce qui est apporté au méthaniseur comporte une grande partie des lisiers (12 000 t/an) des trois exploitations laitières des associés. Le méthaniseur nécessite 70 t/jour de matière (35 t de lisiers, 30 t de solides (7 à 10 t de fumier, 13 t de CIVE et 5 t de maïs…)). 

Les associés ont diminué de moitié leurs cultures de vente, ce qui a entraîné mécaniquement une baisse de leur utilisation de phytos. BFPC Méthabio a même été au-delà de la règle attachée aux ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement). « Toutes les cours ont des « zones sales ». On récupère les jus. On a disposé plusieurs regards de séparation et par un jeu de tuyaux, tout est récupérable. On a une fosse de 3 000 m3 et un détecteur de turbidité. On peut contrôler le débit et l’épaisseur de l’eau. S’il y a un problème, on peut intervenir dans la demi-heure », rassure Aurélien Ripaud.

Il reste deux aspects qui pourraient s’améliorer. Le premier concerne les micro-coupures de courant qui gênent le bon fonctionnement du méthaniseur. Et le deuxième a trait au CO2 produit qui est relâché dans l’atmosphère, actuellement. Dommage qu’il ne soit pas valorisé mais les investissements sont tels qu’il est difficile de trouver une rentabilité... Pour l’instant !

Delphine Cordaz
 

Christophe Bellet, directeur adjoint client-territoire GRDF Centre-ouest - « Aujourd’hui, on compte 13 sites dans le département »

« Le principal défi de cette installation a été l’éloignement pour raccorder au réseau de gaz. Il a fallu réaliser 19 km de travaux et 10 km de maillage pour relier deux réseaux de distribution. Mais les questions d’éloignement se posent de moins en moins car 97% des exploitations se situent à moins de 10 km du réseau de gaz. Le raccordement a nécessité un investissement de 1,9 million d’euros et 1 million sur le maillage. Aujourd’hui, on compte 13 sites dans le département et la plupart se situent sur une ligne Nantes-Châteaubriant. On note que les agriculteurs sont de plus en plus intéressés par la méthanisation, notamment en s’associant. La méthanisation les intéresse car ils peuvent gérer leurs effluents, baisser le recours aux intrants, développer les couverts végétaux, etc. ».

   

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