Révisions nationales Des avancées obtenues mais encore des difficultés constatées.
Le gouvernement a rédigé une nouvelle version du projet de plan pollinisateur.
Son objectif est de renforcer leur protection pendant les périodes de floraison et de mieux évaluer les risques liés aux produits phytosanitaires.
Des arguments entendus
La version initiale du projet prévoyait une interdiction de traitement pendant la période de floraison pour tous les types de produits phytosanitaires.
Des dérogations restaient possibles, mais avec une utilisation uniquement pendant trois heures après le coucher du soleil.
Dans la nouvelle version, il n’est plus question d’interdiction a priori de tous les produits en période de floraison, mais d’une évaluation des risques aboutissant à des prescriptions pour chaque produit.
Pour les produits autorisés pendant la floraison, la plage horaire a été élargie : de 2h avant à 3h après le coucher du soleil.
Des exceptions ont été introduites pour les serres, les traitements fongicide flash, et la lutte contre les insectes diurnes.
Des « mesures équivalentes » permettant d’élargir les horaires de traitement, notamment au matin, sont évoquées mais précises.
À la demande de la profession, le champ d’actions du plan a été élargi, pour prendre en compte l’ensemble des facteurs influençant la santé des pollinisateurs, et non seulement la protection des cultures.
Encore des points problématiques
Le projet de plan prévoit une réévaluation de l’ensemble des produits face au risque pollinisateurs sous quatre ans, induisant des distorsions de concurrence (délai au minimum de dix ans).
Ce délai est trop court pour permettre une réévaluation de tous les produits potentiellement utilisés pendant la floraison.
Il risque d’obliger les firmes à prioriser certains produits, entraînant des impasses pour certains usages mineurs et une source de distorsion avec les pays concurrents.
D’autre part, de nouvelles contraintes horaires et d’homologation pour les traitements sur les « zones de butinage » sont problématiques, en particulier pour les fongicides et herbicides sur les inter-rangs dans les vergers et vignes.
Marie Rullier