La chambre d’agriculture Pays de la Loire et Seenovia ont restitué, mardi 26 mars, les résultats d’une étude coordonnée par l’Institut de l’élevage sur les liens entre la traite et la santé mammaire.
L’Institut de l’élevage a réalisé une étude très pointue et détaillée sur la traite et la santé de la mamelle.
Ce travail financé par l’Association nationale interprofessionnelle caprine (Anicap) en lien avec les chambres d’agriculture, les contrôles laitiers, les syndicats caprins, l’Inra et sa station de Bourges, un laboratoire d’analyse, a permis de conduire une étude depuis 2015 avec des essais réalisés dans des élevages et à la ferme expérimentale de Derval.
Pratiques de traite à risque
Pour les éleveurs présents mardi 26 mars à la salle du Mitan à Bournezeau (85), une soixantaine, la journée consacrée à la restitution des résultats a été studieuse. L’après-midi, les experts ont analysé et examiné à la loupe le lien entre la santé de la mamelle et la traite, en intégrant également les questions liées à la morphologie mammaire.
Les relevés sur la durée et le débit de la traite réalisées dans des élevages de cinq départements, dont la Vendée, ont permis d’observer qu’une durée de traite courte avec un débit élevé entraîne un niveau cellulaire plus important et que les fluctuations de vide dans le lactoduc sont un facteur de risque.
Il ressort également de ces relevés que les lésions de la mamelle augmentent avec des traites plus longues.
Avec l’augmentation de la taille des troupeaux, la question du nombre de faisceaux trayeurs a été abordée. « Plus on a de postes (supérieur à 20), plus on a des risques de sur-traite », répondent les experts. Dans les installations avec un lactoduc en ligne haute, les taux cellulaires sont en moyenne plus élevés que dans celles en ligne basse. »
Les contrôles « Opti’traite » permettent de repérer les disfonctionnements. Sont à surveiller, les vides de traite, les faisceaux trayeurs (déboucher les orifices calibrés des faisceaux avec une aiguille fournie par l’installateur.
Dans les informations remontées par les contrôles Opti’traite, 55 % des faisceaux trayeurs sont mal entretenus.
La mesure du comportement du vide pendant la traite est aussi à vérifier, notamment la qualité de l’écoulement du lait et l’étanchéité de l’interface-trayon/manchon.
L’observation de la mamelle
Les mammites cliniques (visibles) sont des signes d’infection. La conformation et la morphologie des mamelles sont donc à observer de près. Capgènes a répertorié six types de mamelle et travaillé sur la morphologie à partir d’un pointage sur des chèvres et propose un Index morphologique caprin (IMC).
Les mamelles sensibles aux mammites ont par exemple tendance à avoir une position de plancher sous le niveau du jarret ou sont en forme de poche (difficile à traire).
Les éleveurs doivent être attentifs aux attaches arrière de la mamelle. Les éleveurs sont repartis la tête bien pleine, avec en poche des guides de bonnes pratiques de traite.