La croissance de l’herbe bénéficie de la situation climatique favorable.
Les mesures réalisées dans les fermes du 1er au 11 mai montrent une croissance toujours active.
Grâce aux effets cumulés des températures de l’air douces, des températures de sol autour de 17 °C et d’une humidité du sol maintenant bien présente, les croissances observées se situent en moyenne à 70 kg de MS/ha/jour.
Fais ce qu’il te plaît… après les saints de glace
Cette semaine, la situation va évoluer légèrement à la baisse.
Le refroidissement des températures de l’air (vent nord-est actif) va ralentir la croissance.
Les hauteurs moyennes mesurées encore élevées indiquent des hauteurs maxi très fortes (> 17 cm).
Il faut penser au devenir de certaines parcelles : comment bien les pâturer sans refus trop important ? comment limiter fortement le gaspillage ? faut-il les sortir temporairement du circuit en les débrayant ? quel mode de récolte : enrubannage, foin très précoce ?
Le niveau de pousse actuel et les jours d’avance permettent de baisser fortement les quantités distribuées à l’auge sans crainte de pénurie d’herbe.
Cette année, le débord d’herbe est plutôt une bonne nouvelle.
Veiller cependant à conserver dix-douze jours d’avance au pâturage.
Avec 30 ares/UGB disponibles en lait, 25 en viande et une pousse > 60 kg MS/ha/j, le pâturage seul est sécurisé. Les parcelles excédentaires seront fauchées.
D’autant plus que l’on peut s’attendre à de bonnes repousses dans les parcelles récoltées avant le 8 mai.
Cependant, si des parcelles avec des graminées avancées en stade doivent temporairement être gardées dans le circuit Pâturage, la fauche est à privilégier avant l’entrée des animaux dans la pâture ; c’est le topping.
Cette opération consiste à faucher en conditions sèches une ration ou deux avant l’entrée des vaches dans la parcelle ; l’herbe coupée, préfanée, est en général appréciée des bovins qui n’ont pas à faire l’effort d’arracher l’herbe et ne la trient pas.
Un certain nombre d’éleveurs utilisent cette technique avec satisfaction.
Même si elle fait entrer temporairement la faucheuse dans le circuit Pâturage, cette technique, qui permet de gérer les épiaisons, est plus adaptée que la fauche des refus après le passage des animaux.
De plus, dans ce dernier cas, on accentue les refus, au tour suivant, par éclatement des bouses !
Les refus peuvent aussi être limités en faisant entrer un second lot aussitôt après les vaches, sans dégrader la repousse.
Fauche : de petits chantiers mais appréciables
Quel mode de récolte privilégier en mai ?
Beaucoup de surfaces ont déjà été ensilées début de printemps.
Pour les parcelles hautes du circuit Pâturage, une fauche va permettre de réguler les épiaisons (RGA, RGH, fétuque élevée, flouve, houlque laineuse, etc.) et surtout le pâturin commun dans les jeunes prairies de l’année et les vieilles.
Du fait des conditions climatiques hivernales, il est très implanté ce printemps.
Il faudra être opportuniste et peut-être tenter une fauche à foin (plus intéressante économiquement) si :
- la biomasse à récolter n’est pas très importante (2-3 t MS/ha) ;
- une fenêtre de séchage au sol intéressante, sans pluie attendue (trois jours pour fétuque élevée mais cinq avec une forte densité de RGA).
Il faudra aussi veiller à faucher à 7 cm de façon à accélérer le séchage grâce à une meilleure ventilation sous l’andain.
Par précaution, il vaudra mieux garder en extérieur ces balles de foin très précoce.
