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Pays de la Loire - La sélection génétique au secours des abeilles

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 26/08/2020 à 08:45 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Pays de la Loire - La sélection génétique au secours des abeilles
©DR

Certains apiculteurs professionnels faisant de l’élevage de reines s’impliquent dans la sélection génétique. Caroline Lantuejoul est l’une des six vétérinaires de la région à être spécialisée en apiculture, et la seule à se former à l’insémination.

Engagés sur l’aspect sanitaire de leur métier, des apiculteurs professionnels de la section apicole du GDS 44 ont eu la volonté de s’impliquer dans la sélection génétique de leurs reines notamment dans le cadre de la lutte contre varroa. « Varroa est un acarien et, pour le combattre, la lutte médicamenteuse par des antiparasitaires est indispensable et cela n’est pas sans aucun impact sur les abeilles. Les molécules disponibles en termes de lutte sont, de plus, très limitées », explique Caroline Lantuejoul.

Déjà impliquée sur la question, cette vétérinaire formée en apiculture s’est engagé à les accompagner et, suite à leur demande, elle est la première vétérinaire de la région à suivre une formation sur l’insémination des reines d’abeilles. « L’objectif est de contrôler la sélection génétique. Les apiculteurs professionnels sélectionnent leurs abeilles selon plusieurs caractéristiques : la production, l’autonomie alimentaire, c’est-à-dire la capacité de l’abeille à s’adapter aux ressources alimentaires présentes et aux périodes de disettes éventuelles sans que l’apiculteur ne soit obligé de l’alimenter, le non-essaimage, la tolérance à varroa et la résistance aux maladies et prédateurs comme le frelon asiatique. »

L’apiculteur assure le greffage des oeufs qui sont ensuite confiés à une colonie orphelinée qui va les élever et en faire des cellules royales. Les cellules sont mises en couveuse et, au dixième jour, elles sont transférées dans des nucléi de fécondation orphelins. L’élevage de reines ne peut se faire que sur une période très courte, dans une fenêtre de trois mois et demi, de fin avril à juillet.

« Dans l’élevage, il faut être attentif à la variabilité génétique pour ne pas se retrouver dans une impasse », précise
Caroline Lantuejoul. Une fois la maturité atteinte par les reines d’abeilles, l’insémination peut avoir lieu. « Moi, je ne fais que l’acte technique. Le gros du travail est mené par les apiculteurs avec la sélection, l’élevage, les tests sur les croisements réalisés, etc. »

100 reines en une journée

Une journée d’insémination démarre tôt dans la matinée. D’abord, les reines vierges sont récupérées pour être mises dans des cagettes. Elles sont ensuite narcosées (anesthésie au CO2) puis réintroduites dans leur cage dans les nucléi de fécondation. Par la suite les faux bourdons sont récupérés dans des ruches à mâles afin de prélever leur semence tout au long de la matinée.

Le prélèvement est réalisé sous loupe binoculaire.
Un capillaire de 100 microlitres permet d’inséminer environ dix reines. Une fois la semence prélevée, les reines peuvent être récupérées. Elles sont une nouvelle fois narcosées et maintenues dans un tube. Un système de pinces permet d’attraper l’aiguillon de la reine afin de pouvoir l’inséminer.

« Pour des personnes aguerries, il est possible d’inséminer environ cent reines en deux jours. Tout dépend de la maturité des mâles et donc de leur production de sperme. Moins ils vont en produire, plus il faudra prélever de mâles. On dit qu’il faut trois à quatre ans pour maîtriser l’acte technique. Cela demande aussi beaucoup de vigilance au niveau hygiène », précise Caroline Lantuejoul qui a déjà suivi une journée de formation en 2019 complétée par plusieurs jours de pratique chez des apiculteurs professionnels. Aujourd’hui, un apiculteur professionnel lui a mis des reines et des faux-bourdons à disposition afin qu’elle puisse s’entraîner.

Après l’insémination, la reine est installée dans une sorte de œhamac” au sein d’un nucléi pour qu’elle se réveille entourée d’autres abeilles. L’insémination artificielle n’est pas sans risque : certaines reines ne pondent pas et il arrive que d’autres ne survivent pas.

« Le fait que des vétérinaires se spécialisent en apiculture est assez nouveau et en lien avec un diplôme vétérinaire de spécialisation*. En Loire-Atlantique, les apiculteurs professionnels sont demandeurs et très dynamiques sur les questions sanitaires. C’est agréable, on évolue ensemble. » En Pays de la Loire, six vétérinaires interviennent en apiculture afin de conseiller sur ces aspects sanitaires.

*Diplôme inter école en apiculture et pathologie apicole.

La section apicole du GDS

Cette section se compose de 500 adhérents et d’environ 11 000 ruches dont environ 55 % sont détenues par des apiculteurs professionnels. Le GDS travaille notamment à la lutte contre varroa et à la réflexion sur des méthodes alternatives, comme les moyens de lutte zootechnique afin de réduire son impact (quantification du varroa grâce aux chutes naturelles ou au comptage du varroa phorétique, plateau grillagé, destruction du couvain mâle, encagement de la reine…).

   

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