Lors d’un congrès qui s’est tenu à Terra Botanica le vendredi 24 janvier, les membres de la chambre d’agriculture Pays de la Loire ont abordé l’enjeu de la qualité et de la quantité d’eau dans la région.
Au sein de la Chambre d’agriculture Pays de la Loire, ce sont plus de 120 salariés qui travaillent sur la thématique de l’eau et de l’environnement. Ce sujet, éminemment d’actualité, a réuni quelque 250 personnes lors du congrès de la chambre d’agriculture, qui s’est déroulé vendredi 24 janvier à Terra Botanica. Au fil de la journée, la stratégie de mandature 2019-2025 «Eau et agriculture», a été dévoilée par les différents collaborateurs. Celle-ci a été adoptée, à la quasi-unanimité, lors d’un vote à mains levées, en présence du préfet de région Claude d’Harcourt, de nombreux élus, ou encore de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
L’enjeu est crucial, à l’heure du changement climatique. Ainsi, en 2019, 90 % des bassins de la région ont été concernés par des restrictions d’usage, et seulement 11 % des masses d’eau présentent un «bon état écologique». L’agriculture ligérienne est « dépendante à l’eau », selon les termes de Michel Dauton, nouveau vice-président de la chambre d’agriculture Pays de la Loire.
« Une dépendance qu’il faut diminuer en sécurisant nos exploitations.» « C’est un travail de long terme et il convient d’emmener les collectifs d’agriculteurs à travailler sur ces questions, au niveau local », ajoute François Beaupère, président de la chambre d’agriculture. Le plan, décliné en 48 actions et trois axes, entend répondre à ces enjeux prégnants sur le territoire ligérien, notamment grâce à une implication forte des acteurs locaux.
Qualité
Le premier volet du plan, comportant 20 actions, porte sur la qualité de l’eau. Si de nombreuses actions sont déjà mises en œuvre, telles que les groupes Dephy, les outils d’aides à la décision, les MAEC… La chambre d’agriculture Pays de la Loire souhaite intensifier son accompagnement aux agriculteurs dans leurs transitions. Cependant, le travail ne s’effectuera pas uniquement avec ces derniers, mais avec tous les acteurs impactant la qualité de l’eau (collectivités, entreprises…).
L’institution a tenu à réaffirmer son engagement à l’égard de l’élevage, dans son lien avec le bocage, et sa volonté de développer l’agroforesterie et l’agroécologie. Denis Laizé, secrétaire adjoint à la chambre d’agriculture, prévient cependant : « Il faudra tenir compte de la dimension économique de la réduction des produits phytosanitaires. Nous voulons installer des haies, des mares tampons, des bandes enherbées… Mais il faut prendre en considération l’acceptabilité pour l’agriculteur.»
Quantité
Le deuxième volet, décliné en 19 actions, porte sur la quantité d’eau disponible, et sur la sécurisation de l’accès à l’eau pour les agriculteurs. « Ce plan est équilibré au niveau de notre engagement sur la qualité et la quantité, toutes deux primordiales », souligne François Beaupère.
La chambre d’agriculture Pays de la Loire s’est montrée favorable à une augmentation du stockage hivernal et du nombre de surfaces irriguées, dans le but de sécuriser les exploitations face au réchauffement climatique. Concrètement, la chambre entend « déconnecter 30 % des plans d’eau à usage d’irrigation », sécuriser l’accès à l’eau potable des habitants, et passer en gestion collective les bassins de l’Hyrôme, de l’Aubance ou encore de l’Oudon.
Transversalité
Globalement, les élus et autres intervenants ont regretté, tant sur l’enjeu qualité que sur celui de la quantité, « des réglementations qui, dans certains cas, nous empêchent d’avancer. C’est un cri d’alarme politique que nous lançons, il faut déverrouiller la législation », alerte Michel Dauton. Pour François Beaupère, « il faut un débat sain et ouvert avec l’administration, et favoriser la transversalité sur l’enjeu eau ». Cette dernière est au centre de l’axe 3, en favorisant le partage de connaissances, mais également en accompagnant sur les territoires des dispositifs variés et pluri-acteurs. Mesure phare de ce troisième axe, la création d’un comité de suivi de la stratégie (avec l’état, le conseil régional et l’Agence de l’eau Loire Bretagne) devrait permettre de favoriser le dialogue.