Interview de Jean-Marc Richard, représentant de la section cunicole de la FRSEA des Pays de la Loire.
>> Quelle est la conjoncture actuelle ?
D’après FranceAgriMer, les abattages de lapins sont en baisse au mois de janvier de cette année, inférieurs de 5,4 % au niveau de 2019 sur la même période.
D’après l’Itavi, l’indice aliment a légèrement augmenté sur cette même période.
La cotation nationale du lapin vif se stabilise : elle s’établissait à 1,99 €/kg ce début d’année, en moyenne 0,3 % inférieure aux niveaux des neuf premières semaines de 2019.
Quant aux exportations de viande de lapin vers le monde, elles augmentent de 3,8 % en volume (+ 5,4 % en valeur), tandis que les importations restent à la baisse (- 6,4 % en volume).
Le solde positif de la balance commerciale est en augmentation en 2019 (FranceAgriMer).
>> Les achats de lapins des ménages sont-ils toujours en baisse ?
Oui depuis quelques années maintenant : 4 % par an en moyenne entre 2010 et 2018 et ça continue…
D’après l’Itavi, en 2019, les achats de lapin par les ménages français pour leur consommation à domicile sont en repli de 6,6 % en volume, avec des prix moyens en hausse de 3,5 % par rapport à 2018.
En janvier dernier, la consommation à domicile de viande de lapin était encore en baisse de 8,8 % selon FranceAgrimer.
La stratégie établie par le plan filière pour enrayer la baisse de consommation de la viande de lapin est d’offrir aux différents profils de consommateurs des produits de viande de lapin répondant à leurs attentes variées.
Un plan de communication a aussi été mis en place par le Comité interprofessionnel du lapin (Clipp).
>> Quelles sont les conséquences du Covid-19 sur la filière ?
Le Clipp a envoyé un communiqué de presse sur ce sujet.
Il indique que la perte de débouchés dans la restauration hors domicile, à l’export, par les rayons traditionnels à la coupe, mais aussi sur les marchés, met à mal un certain nombre d’opérateurs.
Des éleveurs indépendants sont également en grande difficulté faute de débouchés.
Les stocks sont en train de croître dans les entreprises, suscitant de vives inquiétudes pour la période à venir, qui n’est déjà en général pas la meilleure période pour les ventes de viande de lapin.
La filière appelle à ce que les dispositifs d’aide au stockage privé au niveau européen puissent également être actionnés pour la viande de lapin.
Il est également primordial de soutenir la filière cunicole française en consommant du lapin français.
La filière fait pression sur les Grandes et moyennes surfaces (GMS) pour mettre en avant l’origine France.
