L’entreprise angevine est passée de quatre à 38 salariés en quatre ans et demi.
Pouvez-vous présenter Énergies de Loire ?
Grégoire Papion : Nous sommes constructeur et exploitant de centrales photovoltaïques de moyenne puissance (de 500 m2 à plusieurs milliers de mètres carrés de surface) et principalement en toiture. Nous intervenons de la conception du projet en avant-vente jusqu’à la construction, en passant par les obtentions d’autorisation de construction. Cette année, nous aurons construit 105 projets principalement en Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire, pour une puissance installée de 18 MWc.
Avec le contexte actuel de crise énergétique, quels sont les types de projets qui se développent ?
Notre entreprise est très liée au monde agricole ; c’est avec eux que nous avons démarré l’activité en 2018 et 95 % de nos clients sont issus de ce secteur. Les projets pour de l’auto-consommation sont majoritaires. Avec la situation de crise énergétique, les demandes explosent et un basculement s’est opéré dans la tête des clients : ils veulent créer leur propre électricité et l’économiser. Les tarifs augmentent et les clients sont dans la crainte que cette crise énergétique s’intensifie l’année prochaine, donc ils cherchent à maîtriser ce poste. En corrélation avec cette orientation vers l’auto-consommation plutôt que la vente d’électricité, nous observons une augmentation de la part de nos clients qui investissent : avant, un tiers des agriculteurs investissaient, aujourd’hui, c’est entre 40 et 45 %.
L’activité est donc loin de faiblir…
Effectivement, notre entreprise connaît une croissance continue depuis sa création en 2018. Nous comptons 38 collaborateurs répartis sur deux sites : l’un à Guérande et le second à Candé, notre siège social dans le Maine-et-Loire. Une vingtaine de personnes sont arrivées en un peu plus d’un an. Et, dans deux ans, nous devrons être 80 collaborateurs pour accompagner le développement de la société. La site de Guérande va donc déménager et nous allons intégrer des bureaux de 300 m2 à La Baule.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez ?
Nous avons deux grands axes de développement. Le premier est d’étudier les futures solutions pour l’autoconsommation (tiers investissement, stockage, etc.). Le deuxième est de répondre durablement à l’enjeu de l’agrivoltaïsme et savoir quelles sont les solutions techniques qui présentent un réel intérêt positif pour l’activité agricole. Nous avons à ce jour quelques projets d’abris pour volailles implantés au sein de parcours. À date, nous souhaitons analyser concrètement sur notre projet pilote à Angrie (Maine-et-Loire) le comportement des volailles. Vont-elles sous l’ensemble des abris ? Même les plus éloignés ? Nous souhaitons répondre aux potentielles craintes par des chiffres. De plus, une discussion de filière est en place sur ce sujet pour savoir dans à quelles réglementations ces abris seront soumis. Une définition est en cours d’élaboration au Sénat. Nous suivons cela de près.