Depuis la fin de l'année 2017, sont affichés chaque semaine au sein des pages « cours et marchés », outre le prix MPB, les prix pratiqués par Bigard et Cooperl. Arnaud Clouet, éleveur porcin en Vendée et membre de la section porcine FRSEA, reviens sur la mise en place de cet observatoire.
>> Pourquoi avez-vous souhaité mettre en place cet observatoire ?
Crée en 1975, le Marché du porc breton (MPB), fixe le prix du porc qui sert de référence pour le reste de la France. Depuis l'été 2015, Cooperl et Bigard se sont retirés du MPB. Les membres de la section porcine de la FRSEA ont ainsi souhaité, tout comme le sont les cotations MPB, que soient affichées, chaque semaine, les prix pratiqués par ces deux opérateurs. Le MPB a été créé avec l'objectif de regrouper l'offre de porcs afin d'ajuster le rapport de force avec les acheteurs. Le MPB est donc indispensable d'autant plus que l'on s'aperçoit aujourd'hui que certains autres acteurs ont tendance à influencer le prix vers le bas. Pour ce qui est de la conjoncture de ce premier semestre 2018, celle-ci est beaucoup moins bonne qu'en 2017, due à une augmentation de la production européenne, des importations en baisse, donc plus de volumes disponibles sur le marché européen et plus de concurrence intra-européenne. Cependant, l'Ifip annonce pour le second semestre 2018 un écart par rapport à 2017 moins important.
>> Comment se place la France par rapport aux autres cours européens ?
En termes de prix perçus, la France est derrière l'Allemagne et l'Espagne en 2017, ce qui n'était pas le cas en 2015-2016. En 2017, le prix allemand est ainsi supérieur de 0,07 € au prix français, et le prix espagnol supérieur de 0,03 € au prix français. Cet écart se poursuit depuis le début de l'année 2 018. Cependant, si on regarde sur la période 2005-2014, on s'aperçoit que la France avait aussi un écart de 0,05 €-0,06 € avec l'Allemagne et l'Espagne.
>> Comment expliquer cet écart de prix ?
Un gros travail collectif a été mené afin de structurer la production (création du MPB, d'Uniporc, de l'Association VPF) et servir aux intérêts de la filière. Cependant depuis quelques années ce collectif vole en éclats. Il est aujourd'hui primordial de retrouver un rapport de force. Seule une meilleure gestion collective de l'offre pour répondre à la demande permettra un retour de valeur au producteur. La montée en gamme prônée par les états généraux de l'alimentation ne se fera pas avec un prix payé aux éleveurs en baisse.