Avec Weedriq, l’entreprise nantaise souhaite aider les agriculteurs à piloter plus finement leur irrigation afin de préserver la ressource en eau.
En agriculture, les capteurs météorologiques et sondes tensiométriques et capacitives ne sont quasi plus un secret pour personne. Les données récoltées permettent aux agriculteurs de gagner en confort de travail et en performance en termes économique et environnemental. Pour aller plus loin, la jeune entreprise nantaise spécialisée dans l’agro-météorologie, Weenat, a développé l’outil d’aide à la décision (OAD) Weedriq capable de prédire la disponibilité de l’eau dans le sol.
« L’idée est venue du fait que l’agriculture a de plus en plus de contraintes en lien avec l’eau. Avec une pression sur la ressource en eau de plus en plus importante, le pilotage de l’irrigation s’avère donc être un élément fondamental dans la maîtrise de la ressource en eau et l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Weedriq permet d’optimiser les irrigations », présente Maxime Zahedi, agronome chez Weenat.
Pour créer cet outil basé sur l’intelligence artificielle, il aura fallu trois ans de recherche conduite dans le cadre d’une thèse par Amaury Dubois, docteur en informatique. Le modèle Weedriq combine les données mesurées par les sondes tensiométriques avec les prévisions météorologiques. Concrètement, cela sera matérialisé dans l’application Weenat par un graphique illustrant l’évolution future de la disponibilité en eau. « Grâce à ces données, on peut donner une simulation jusqu’à J+7 de l’évolution de la tensiométrie, c’est-à-dire la force dont les racines ont besoin pour extraire l’eau du sol. Ces connaissances ont de multiples avantages : écologique, car l’agriculteur sera amené à utiliser la juste dose pour sa culture ; économique ; agronomique, car il optimisera ses apports. Cela présente aussi un confort pour l’agriculteur et un gain en temps car il pourra organiser ses tours d’eau en fonction des prévisions du modèle », explique Maxime Zahedi.
Les tests ont été menés dans le Nord et dans le Loiret sur pommes de terre, ails, oignons et échalotes et ont permis d’économiser 13 % d’eau. « Ce modèle est voué à fonctionner sur toutes les cultures irriguées en aspersion, comme le blé, l’orge le maïs... Nous continuons nos tests mais le modèle se comporte très bien. Nous travaillerons ces prochains mois sur l’intégration du modèle dans l’application Weenat. » Ce nouvel outil d’aide à la décision devrait être disponible pour la saison 2022.
Signature : Estelle Bescond