Suite à un courrier adressé par la FRSEA et les JA, Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire, a réuni les acteurs de la filière Viande bovine pour lancer la construction d’un plan d’avenir.
En viande bovine, la plupart des voyants sont au rouge : prix, revenu, installations, décapitalisation, pyramide des âges des éleveurs, etc.
Au regard de cette situation, le conseil régional et le préfet de région ont réuni les acteurs de la filière le vendredi 29 novembre. « La filière Viande bovine est vitale pour l’économie et l’environnement de notre région, a déclaré Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Nous souhaitons lancer un plan stratégique pour l’avenir de la filière Viande bovine en Pays de la Loire. » Hervé Briand, directeur adjoint de la Draaf et représentant le préfet de région, a confirmé que « les services de l’État ont la même attention sur la filière Viande bovine ».
La réunion a été l’occasion, pour Mickaël Trichet et Jordy Bouancheau, respectivement responsables des sections Viande bovine de la FRSEA et de JA, de rappeler que « c’est par l’approche contractualisation et la prise en compte des coûts de production qu’on s’en sortira ».
En apparence, la balance commerciale est équilibrée sur les quantités (250 000 t exportées, 300 000 t importées) mais la situation se déséquilibre. De plus, les importations et les exportations ne concernent pas les mêmes types d’animaux. En effet, la France est importatrice de vaches laitières et exportatrice de jeunes bovins.
Le plan de filière a l’ambition de passer de 3 % à 40 % de Label rouge. Une montée en gamme qui, selon Mickaël Trichet, responsable Viande bovine de la FRSEA, « ne peut s’accompagner que par la contractualisation ». Les discussions ont démarré avec Système U et Carrefour.
Pour Lydie Bernard, « il faudra associer les distributeurs aux réflexions sur le plan d’avenir régional ». « Sans oublier les acteurs de la restauration hors domicile », a ajouté Hervé Briand.
Concernant les exportations de viande bovine vers la Chine, la situation semble se débloquer avec des envois de containers chaque semaine d’après Elivia. Mais de fortes interrogations subsistent : « Au mois d’octobre, on nous dit que les Chinois consomment du persillé. Aujourd’hui, on nous dit que l’on exporte du JB laitier. Nous aimerions comprendre », s’est interrogé Mickaël Trichet. La Chine représente un espoir pour améliorer la situation économique des éleveurs.
Qu’en est-il ? Une interrogation soulevée par Lydie Bernard : « Peut-on savoir s’il y a une rémunération supplémentaire pour la viande exportée en Chine ? » D’après Stéphane Duchemin, directeur du site Elivia au Lion-d’Angers, les animaux sont achetés au prix du marché français. Une réponse qui est loin de satisfaire les éleveurs : « Quel est l’intérêt d’exporter en Chine si on n’a pas de rémunération supplémentaire ? Il ne faut pas vendre du rêve aux éleveurs. La Chine ne peut pas être qu’une voie de dégagement du marché. Notre production a des atouts à faire valoir sur le plan de la qualité, de l’environnement et de la traçabilité », a martelé Mickaël Trichet.
Pour accompagner la filière sur la construction d’un plan de filière dédié à l’Asie, le conseil régional a mandaté un consultant spécialiste du marché asiatique. Il rencontrera les acteurs pour dresser un diagnostic et faire des préconisations.
Rendez-vous est pris en février pour la présentation des conclusions de la mission.
