La Section départementale des anciens exploitants (SDAE) de Loire-Atlantique a rencontré, en avril, la députée Audrey Dufeu-Schubert. Cet échange fait suite à un courrier adressé aux parlementaires du département. Le point avec Gérard Guérin, président de la SDAE 44.
La défense des retraites agricoles n’est toujours pas un combat gagné ?
Gérard Guérin : Les retraites des anciens exploitants agricoles ont été abandonnées par les gouvernements successifs ! Nous demandons le respect et la juste reconnaissance du travail accompli. Le courrier envoyée en janvier 2019 aux parlementaires et aux députés était sans appel. Diffusée à échelle nationale, et adapté dans chaque département, cette lettre nous a permis de faire valoir nos revendications auprès des élus.
Que demandez-vous à ces élus ?
G. G. : Les retraités ont pour beaucoup subi une hausse de 1,7 point de CSG, sans compensation. C’est un vrai problème qui est d’autant plus dur pour les couples. En effet, l’application du taux de CSG est basée sur le revenu fiscal, à un niveau relativement bas (14 404€ par an et par personne). Mais pour un couple, ce chiffre n’est pas multiplié par 2 mais par 1,5. Nous demandons expressément que le palier du revenu fiscal soit remonté pour les couples.
En parallèle, le blocage de la revalorisation des retraites à 0,3 % en 2019 et 2020 (alors que l’inflation sera de 2 %) et les minimums toujours très bas tendaient déjà la situation, qui ne fait que devenir de plus en plus dure. Pourtant, ce n’est pas du vol, ce qu’on demande est amplement mérité. On a cotisé pour nos ainés pendant des années, on a gagné le droit à un niveau de vie décent. Ce n’est pas normal que des retraités agricoles soient en dessous du niveau de pauvreté. 85% du SMIC, c’est un minimum, et c’est une urgence.
Avez-vous eu le sentiment d’être entendus par les députés ?
G. G. : Tout à fait, deux députés ont répondu au courrier. Parmi eux, la députée de la 8ème circonscription de Loire-Atlantique et membre de la Commission des Affaires sociales, Audrey Dufeu-Schubert. J’ai pu la rencontrer, accompagné par Marie-Paule Bonnet (1ère vice-présidente de la SDAE 44) et Albert Monnier (2nd vice-président). Nous avons abordé aussi bien le sujet des retraites que l’accès aux soins et aux services à la personne, et même le développement du tout-numérique qui complique la vie des anciens. C’était intéressant, on a vraiment beaucoup discuté. Elle semblait très consciente des problèmes auxquels nous faisons face. Maintenant… on attend de connaître le contenu de la prochaine réforme des retraites. Nos demandes auront-elles été prises en compte ? Jusque-là, le gouvernement a oublié les retraités dans leur ensemble, et plus particulièrement les retraités agricoles. Espérons qu’il redressera la barre rapidement.