Semis - « On va s’en rappeler de cette année ! »

Les cumuls de pluie ont fortement perturbé les travaux des champs et changé les assolements. Ludovic et David Lambert, de Saint-Hilaire-de-Chaléons, ont profité des beaux jours pour poursuivre les semis, en espérant un résultat correct à la fin.

S’adapter, faute de mieux ! Les agriculteurs du département n’ont eu d’autres choix que de composer avec la météo. Et cette année, ils ont subi plus que composer. Ludovic et David Lambert, installés sur la commune de Saint-Hilaire-de-Chaléons, n’ont pas été épargnés. Ces derniers jours, l’activité est à son maximum dans les parcelles des deux frères. Entre les ensilages, les enrubannages et les semis, les journées sont longues. « Et juillet va vite arriver pour les battages. On fait tout en ce moment… Après un hiver très très long », ajoute Ludovic. Habituellement, sur les 200 ha essentiellement consacrés au pâturage, ils sèment 30 ha de céréales et 37 ha de maïs fourrage. Cette année, « on avait semé de bonne heure, mi-octobre, avant les pluies, 15 ha de blé et 15 ha de triticale, mais tout a été détruit par les pluies. Tout a disparu dans les cumuls d’eau de février et mars. Il ne reste que 9 ha de céréales et ce qui reste n’est pas terrible », témoigne l’éleveur.

Bouleversement dans l’assolement

Les deux associés ont dû revoir leur assolement. « On a tout bouleversé. Pour les prairies, on a gardé les plus belles parcelles pour l’ensilage. On est en train de semer 45 ha de maïs. On va faire du grain », explique l’agriculteur. Il a fait le choix de conserver les mêmes indices de maïs que d’habitude. Les terres sont peu drainantes, mais Ludovic et David Lambert ont quand même décidé d’attaquer le chantier. « On force un peu même si les sols sont un peu humides. » Pour compenser, ils ont opté pour des labours légers. 

Mais semer début juin signifie une récolte autour de fin septembre-début octobre. « On a des craintes sur la portance des sols à la récolte. Si on a un automne comme l’année dernière, ça va être compliqué mais on ne peut pas contrôler le climat. Et faire de la prairie après le maïs si on récolte en octobre, ça ne va pas être simple non plus. Faire du maïs derrière des céréales, comment le maïs va réagir ? », s’interroge Ludovic Lambert. 

Les deux frères avaient profité de la petite fenêtre de fin avril pour faire leur ensilage. « On a bien fait ! Même si la qualité n’est pas là, au moins on a pu récolter. Si on avait attendu, aujourd’hui l’herbe aurait été épiée, ce qui aurait été pire. On a regardé souvent la météo cette année ! Il a fallu prendre des décisions rapidement et réagir très vite », analyse l’éleveur. 

Heureusement, pour la première fois, les deux associés avaient contracté une assurance-récolte. « Même si elle ne couvrira pas tout, elle remboursera certains frais engagés. » 

Plutôt épargnés par les dégâts de sangliers

Les parcelles de David et Ludovic Lambert sont plutôt épargnées par les corvidés et ne sont pas trop touchées par les sangliers. Mais Ludovic, également président de l’Association communale de chasse agréée (ACCA) locale, a mis en place une organisation. « Depuis quatre à cinq ans, on fait des demandes de tirs anticipés. Cela permet de faire pression sur les sangliers. Quand on fait les semis, on déplace les miradors et on envoie des messages aux chasseurs de l’ACCA pour surveiller. Les sangliers sont toujours là mais cela permet de déranger la compagnie », note l’agriculteur. 

Delphine Cordaz