Territoire - Le suivi post-installation : une opportunité de renforcer les projets professionnels agricoles

La chambre d’agriculture défend régulièrement l’importance d’accompagner les professionnels agricoles dans les mois qui suivent leur installation, afin de ne pas les laisser seuls face à leurs questions, et de rapidement leur donner les clefs pour conforter, renforcer ou réorienter leur installation.

Classiquement, la chambre d’agriculture insiste sur les préalables fondamentaux à toute installation agricole : la formation et l’expérience. Ces deux piliers permettent aux porteurs de projet d’affiner leur projet en le confrontant aux réalités d’une exploitation agricole. Ils leur donnent aussi l’opportunité de monter en compétences dans divers domaines (production, commercialisation, machinisme, gestion, management, organisation, etc.), en découvrant parfois d’autres productions que celle(s) qu’ils imaginent exercer.

Une activité agricole complexe et sujette aux aléas

Toutefois, tous ne suivent pas nécessairement ses recommandations et certains s’installent avec très peu de maîtrise des réalités de l’activité dans laquelle ils s’engagent. D’autres ont cette connaissance mais sont rapidement confrontés à des aléas (maladie d’un collaborateur, évolution du marché, météo, perte de débouchés, etc.), remettant en cause tout ou partie de leur projet.

Manque de disponibilité et isolement

Si les porteurs de projet sont fortement accompagnés en amont (formations collectives, demandes d’aides, banques, etc.), leur installation marque souvent pour eux la joie d’enfin se consacrer à la concrétisation de leur projet, et de laisser cette phase administrative derrière eux.

Toutefois, l’installation signifie aussi les heures qu’on ne compte plus pour régler au plus vite tous les préalables (raccordements, forage, irrigation, aménagements, serres/bâtiments, matériel, assurances, commercialisation, etc.) au travail de production ; et, souvent, l’isolement face à son objectif de rentabilité.

Accompagnements post-installation

C’est en ce sens que la chambre d’agriculture – d’un commun accord avec les autres structures d’accompagnement agricole du Groupe AMI de la métropole – a poussé à ce que le versement du solde de l’aide à l’installation agricole de Nantes Métropole soit conditionné à la réalisation d’un bilan post-installation (à partir de 18 mois), afin de donner aux jeunes installés l’opportunité de prendre du recul sur leur installation. 

Ce bilan les incite ainsi à prendre le temps de comparer leur concrétisation avec ce qu’ils avaient initialement prévu, afin de constater les réussites, mais aussi, si besoin, de réorienter le projet, de l’adapter ou le conforter par des formations ou accompagnements, et ainsi bénéficier de toutes les clefs pour réussir leur projet professionnel agricole.

Désormais inscrit dans la convention d’attribution de l’aide de Nantes Métropole depuis cette année, cet accompagnement post-installation – existant aussi au niveau régional dans le cadre de la demande de DJA – est aussi proposé sur le territoire voisin de la Communauté de communes Erdre et Gesvres (CCEG), via la convention de partenariat de cette collectivité avec la chambre d’agriculture. Dans les deux cas, ces bilans sont totalement pris en charge par l'Établissement public de coopération intercommunale (EPCI).

Arnaud Brunetière – Conseiller en développement territorial – 06 35 31 46 41