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Un épisode de gel sans précédent

Delphine Cordaz
Le 16/04/2021 à 11:10 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Un épisode de gel sans précédent
Claire Puertas

Depuis dix jours, les viticulteurs et arboriculteurs de Loire-Atlantique, particulièrement éprouvés par le gel, composent pour sauver leurs récoltes de l’année.

La vague de froid qui touche la France depuis dix jours est sans précédent. « On estime que plusieurs centaines de milliers d’hectares de vignes, d’arboriculture et de grandes cultures ont été impactés », a souligné Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, le 9 avril, en visite dans un vignoble de Parçay-Meslay, près de Tours (37).

Un gel très dévastateur dans les vignes et les vergers

« L’épisode de gel actuel touche l’ensemble du vignoble nantais », expose Carmen Suteau, présidente du syndicat des vignerons indépendants. Elle s’est rendue lundi dernier avec la chambre d’agriculture et le conseil régional sur le domaine de l’Epinay à Clisson pour constater les dégâts causés (lire en page 15).  « Des zones qui n’avaient jamais gelées auparavant sont atteintes. » Florent Banctel, conseiller viticole à la chambre d’agriculture, s’inquiète :  « D’après les premières observations, 50 à 100 % du vignoble est touché, avec une intensité variable selon les zones. » La récurrence des épisodes de gel est particulièrement préoccupante.  « Quatre années sur six, c’est du jamais vu ! », s’exclame Carmen Suteau.

Un bourgeon entièrement gelé.

L’arboriculture aussi a subi de plein fouet la vague de froid.  « Les dégâts représentent 5 à 30 % sur certaines parcelles, peut-être jusqu’à 70 % dans d’autres », s’inquiète Gaëtan Luzet, arboriculteur à Loireauxence et secrétaire général adjoint FNSEA 44. Et ces dégâts s’annoncent pires qu’en 2017. 
« Les poires ont été les premières à souffrir du gel. Les pommes, plus robustes, ont été davantage épargnées. » Pour l’instant, impossible d’évaluer le nombre de fleurs gelées. L’incertitude sur la récolte à venir est complète.

Dans une moindre mesure, les grandes cultures ont essuyé leur lot de gel.  « Pour les cultures, il est trop tôt encore pour se prononcer. En ce moment, le colza est à risque puisqu’il est en floraison, pour le blé cela dépend également des stades », explique Guy Papion, responsable grandes cultures à la FNSEA 44. Les céréales avancées, comme les orges, sont aussi à risque. Mais la répétition des épisodes de gelées reste inquiétante.  « Plus les gelées sont tardives, et plus elles peuvent impacter les récoltes de céréales et de maïs. » Pour les fourrages et la pousse de l’herbe,  « il peut y avoir un impact. La profession restera en alerte », souligne Mickaël Trichet, président de la FNSEA 44.

Des solutions antigel insuffisantes

La gelée de lundi matin a été si forte que les moyens de lutte classiques (bougies, éoliennes, brûleurs), utilisés en viticulture, n’ont pas suffi.  « De toute façon, ces solutions ne sont pas adaptées à des épisodes si longs », précise Carmen Suteau. En effet, faire brûler 400 bougies par hectare tous les soirs pendant dix jours n'est pas viable.

Ni les brûlis, ni les éoliennes n'auront permis de lutter contre le gel de lundi matin

L’irrégularité des dernières récoltes met en péril la rémunération des viticulteurs ainsi que le marché nantais. Autre problème : l’assurance récolte s’annonce insuffisante pour couvrir les dégâts ! Elle se base sur la moyenne des rendements des cinq dernières années, en retirant la meilleure récolte et la moins bonne. « Avec la diminution des rendements, les 25 % de franchises qui s’appliquent auront peu de valeur. »  L’enjeu est de réussir à instaurer des solutions performantes et collectives pour protéger l’ensemble du vignoble. « Une réorientation du PCE végétal serait judicieuse pour mettre la priorité sur la lutte antigel et centraliser les aides là-dessus. »

Pour l’arboriculture, même combat. Le brûlis a permis de sauver une partie des vergers en basse altitude. La lutte par aspersion est efficace mais demande des quantités d’eau importantes. « C’est autant d’eau qu’on n’aura pas cet été pour l’irrigation, à moins que l’administration assouplisse les quantités d’eau qu’il est possible de pomper. » Face au dérèglement climatique actuel,  « il est nécessaire d’instaurer une réflexion globale sur les méthodes d’antigel ».

Pour l’heure, la profession s’inquiète de la récolte à venir malgré un déplafonnement des aides prévues par l’État mais qui restent floues.

   

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