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Action syndicale - La tomate marocaine « autocollée »Delphine Cordaz
Le 08/06/2023 à 15:31 I
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Opération « stickage » vendredi par la section maraîchage de la FNSEA 44 et JA 44 contre des tomates importées toujours moins chères en rayon.
Vendredi matin, la section maraîchage de la FNSEA 44 et JA 44 ont conduit une opération de stickage en grande surface pour dénoncer le recours massif aux importations de tomates marocaines. En pleine période de production de tomates françaises, les maraîchers de la FNSEA 44 et JA 44 se sont rendus au Auchan de Saint-Sébastien-sur-Loire. L’objet de cette action était de marquer leur désapprobation face aux importations de plus en plus massives de tomates en provenance du Maroc. Ils ont donc collé des stickers estampillés « Origine Maroc » sur des barquettes de tomates cerises. « Ce n’est pas normal de voir des tomates d’importation de mai à novembre, alors que c’est notre pleine période de production, alerte Louis Bouyer, de la section maraîchage de la FNSEA 44. Le prix des fruits et légumes a augmenté… oui en magasin, car les producteurs français sont payés moins chers, alors que nos charges sont en hausse. Les grandes surfaces jouent avec les médias sur l’inflation ». Les producteurs français font face à une concurrence déloyale, avec un dumping social sans commune mesure. « La main-d’œuvre au Maroc est à 69 centimes brut de l’heure quand en France, on est au-dessus de 13 € », souligne le représentant syndical. Finalement, « le prix de la barquette de tomates cerises mélangées du Maroc est en dessous de notre prix de revient », se désole Jean-René Briand. Des volumes en hausse Selon les données des Douanes françaises, les tomates marocaines représentent 63 % des volumes importés, dont une large partie en pleine saison de production française. De même, en 2022, les exportations de tomates vers la France étaient de 425 552 tonnes contre 357 118 en 2021, soit une augmentation de plus de 19 % sur un an. Non seulement, les gros producteurs du Maroc trouvent des GMS en France accueillantes mais en plus, le pays bénéficie de conditions de droits de douane plus qu’avantageuses. Un accord datant de 2012 entre l’Union européenne et le Maroc permet à 285 000 t de tomates d’entrer à droit nul entre le 1er octobre et le 31 mai (contre 185 000 t par an pour le précédent accord). Et, sur cette période, le prix d’entrée est le même depuis 2000 ! Difficile de rivaliser, quand, de surcroît, les normes de production ne sont pas équivalentes ! _____________________________________________________ Une provenance qui doit se voir
En marquant les barquettes de tomates marocaines d’un autocollant stipulant l’origine, les maraîchers de la FNSEA 44 et JA 44 ont également voulu montrer aux consommateurs que la provenance avançait « masquée ». La marque Azura, en restant dans les règles, joue sur le « vite vu ». Le consommateur peut à peine lire l’origine « Maroc » écrit en petit, alors que « France » est distinctement lisible, en majuscules. Rien d’illégal puisqu’il s’agit de la distribution ! Ainsi, les maraîchers portent des revendications sur le packaging :
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