Cette année, dans le cadre d’un essai expérimental, 11 variétés de soja ont été semées, fin mai, chez Bastien Papion à Abbaretz (44), agriculteur membre du groupe Dephy du Bocage nantais et sojiculteur depuis sept ans. Objectif : caractériser les variétés de soja testées et identifier les plus adaptées au territoire.

Le soja est une plante de la famille des Fabacées, capable de fixer l'azote de l'air via l'association symbiotique avec des bactéries. Ces bactéries qui sont inoculées lors du semis, infectent les racines de la plante pour récupérer des sucres et, en échange, captent l’azote de l’air et le rendent assimilable par le soja. Une fois le soja inoculé, la fertilisation azotée est faite par les bactéries sans besoin d’un apport azoté minéral. De même, la culture de soja demande peu de produits phytosanitaires pour gérer le développement des plantes spontanées. La gestion des adventices peut également se faire avec du désherbage mécanique, le soja peut ainsi être cultivé en agriculture biologique.

De plus, l’introduction du soja contribue à la diversification et l’allongement de la rotation des cultures, permettant la coupure des cycles des ravageurs et maladies. L'effet précédent de la culture n’est pas négligeable, le soja, comme toutes Fabacées, améliore la structure physico-chimique du sol avec une stabilité plus importante des agrégats (structure grumeleuse) mais il améliore aussi la biologie du sol en augmentant la biodiversité de la microfaune et flore du sol. On peut encore citer d’autres intérêts comme l’effet sur le paysage et sur les auxiliaires de cultures, la production locale et non OGM, et l’impact sur l’autonomie protéique des exploitations. Ou encore le fait que, dans le cadre de la nouvelle programmation PAC 2023-2027, l'introduction du soja dans l'assolement permet de gagner des points supplémentaires pour l'écorégime, voie des pratiques, se traduisant par des aides financières complémentaires.  

Des résultats très encourageants

L’essai expérimental a été semé le 24 mai avec un semoir monograine, onze variétés ont été testées en douze modalités et quatre répétitions. La variété de référence Sirelia a été semée avec et sans inoculation (bactéries fixatrices de l’azote) pour identifier l’impact sur le rendement. Deux désherbages ont été réalisés à demi-dose à 15 et 25 jours après le semis. La récolte a été faite le 27 septembre.

Les facteurs qui ont été étudiés sont : le pourcentage de levée, la hauteur des plantes, le nombre de gousses par plante, la hauteur de la première gousse et les ramifications.

Parmi les résultats les plus intéressants, trois variétés ont présenté des rendements moyens à l’hectare supérieurs à 45 quintaux (rendements normalisés à 15 % d’humidité) et une hauteur de première gousse supérieure à 10 cm. La modalité la plus faible en rendement est celle non-inoculée (26,1 q/ha). La même variété (Sirelia) inoculée a produit 13,3 quintaux de plus, justifiant l’importance de l’inoculation. 

Ces premiers résultats nous permettront de cibler les variétés les plus intéressantes et poursuivre nos essais l’an prochain pour consolider nos résultats et tester de nouvelles hypothèses. 

Un groupe GIEE soja est en création avec des agriculteurs en Loire-Atlantique, pour toutes questions sur la culture de soja, ou plus d’informations sur nos essais et sur le groupe émergent, contactez la chambre d’agriculture.

Tiago LODI DE SOUZA
Conseiller Agronomie et Agroécologie
Ingénieur Réseau DEPHY Ecophyto
02 53 46 63 15