Les semis de blé tendre ont démarré cette semaine dans le département. Reportage dans le Pays de Retz, dans une parcelle de 4 ha, de la famille Lorge.
A Port-Saint-Père, le Gaec Lorge a semé 7 ha de blé tendre ce mardi 12 octobre et a enchaîné avec une vingtaine d’hectares mercredi 13 octobre. Au total, Alexis Lorge doit semer 130 ha de blé pour une SAU de 340 ha. « Tous les ans, on commence autour du 13 octobre. La pluie annoncée la semaine prochaine fait que l’on précipite un peu les choses car on a peur de ne pas pouvoir tout faire. J’ai l’impression que dès que ça va tomber ça ne va plus s’arrêter ! »
Les stigmates de l’automne 2019 sont encore présents dans la tête de l’agriculteur. « On avait eu une semaine pour semer. On était parvenu à finir mais ça n’a pas été réalisé dans de bonnes conditions, la terre était trop humide. 2021 pourrait y ressembler. » Avec les à-coups climatiques de ces dernières année, « il n’est plus étonnant que des semis de blé démarrent mi-octobre. Dans des terres hydromorphes, c’est justifié car ça offre de bonnes conditions météorologiques à l’automne. Pour ceux qui ont une grande quantité à semer (au-delà de 100 ha), c’est une bonne chose d’étaler les semis et d’en faire un tiers cette semaine, par exemple. Ca évite ainsi de mettre tous ses œufs dans le même panier », précise Bénédicte Bazantay, conseillère agronomie – production végétale à la chambre d’agriculture Pays de la Loire.
Dans cette parcelle de 4 ha (limon très sableux) indemne en adventices problématiques (ray-grass, vulpin), le précédent est un tournesol. Avant le semis, l’agriculteur a effectué un désherbant. « J’aurais peut-être dû casser les cannes de tournesol à la récolte. Du coup, j’ai mis un rouleau à l’avant qui me sert à coucher les cannes. »
La terre a eu le temps de ressuyer après les dernières pluies, « mais il ne faudrait pas qu’elle soit plus humide ».
Pour la première année, le Gaec Lorge expérimente le semis direct « pour éviter de briser le sol et ainsi garder une portance en février-mars ». Les quatre associés ont donc investi dans un semoir direct Gaspardo (3 m de large, deux rangs, deux points d’attelage) afin d’être autonome dans leur travail. Alexis Lorge a choisi de semer à une profondeur de 3 cm, un écartement à l’inter-rang de 15 cm et une densité de 250 grains/m2. « On fabrique deux mélanges de quatre variétés chacun avec de la semence fermière. On privilégie des variétés tardives à montaison, pour éviter d’avoir à entrer dans la parcelle pour l’apport d’azote à la sortie d’hiver, et précoces à floraison. Les mélanges nous permettent d’avoir une certaine régularité d’une année sur l’autre. »
Estelle Bescond