Les échanges étaient riches lors de la session de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique qui s’est tenue le jeudi 1er juillet à Nantes.
« Je tiens à saluer les agriculteurs engagés sur les listes électorales et à féliciter les nouveaux élus qui vont contribuer à la politique agricole et alimentaire. » C’est ainsi qu’Alain Bernier, président de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, a introduit la session du jeudi 1er juillet. « La chambre va poursuivre son travail avec les élus, notamment sur deux dossiers majeurs » : l’eau et l’alimentation. Pour la qualité de l’eau, Alain Bernier a insisté sur le fait qu’il « ne faut pas accuser les agriculteurs de problèmes dont ils ne sont pas responsables. Les industriels, les collectivités et les particuliers ont aussi leurs responsabilités. Les agriculteurs s’impliquent et il nous faut mettre en place des dispositifs pour maintenir ces engagements. J’en appelle donc aux services de l’Etat. »
Sur l’alimentation, le président de la chambre d’agriculture souhaite que « les consommateurs se souviennent longtemps de nos efforts pendant cette période », afin de « faire entrer plus de productions d’agriculteurs ligériens dans les assiettes de nos concitoyens ».
Problématique des boues de station d’épuration
Par la suite, Christophe Labour, en charge du dossier Mission d’expertise et de suivi des épandages (Mese), a fait remonter la difficulté croissante des collectivités à trouver des surfaces pour l’épandage. « Les collectivités doivent aller de plus en plus loin pour épandre leurs boues. Chaque année, Nantes Métropole doit épandre 4 000 ha supplémentaires et est obligée de se rendre en Vendée et Maine-et-Loire. C’est dû à l’augmentation du nombre d’habitants dans la métropole mais aussi à la baisse des contrats et à la hausse de surfaces en agriculture biologique. En effet, l’agriculture conventionnelle est la seule à épandre les boues de station d’épuration donc arrêtons de stigmatiser cette agriculture ! »
Future PAC
Nicolas Rouault, chargé d’études au pôle Economie et Prospective de la chambre d’agriculture, a présenté les nouveautés par rapport à l’ancienne PAC : baisse du budget de 2 % ; les programmes opérationnels comptent à 0,5 % du 1er pilier et sont ouverts aux filières animales ; la conditionnalité du paiement vert passe dans le paiement de base ; les éco-régimes remplacent le paiement vert et comptent pour 25 % ; baisse du budget du 1er pilier ; augmentation de l’enveloppe des aides couplées ; baisse des aides animales ; simplification des MAEC… Des questions sont encore sans réponse : les critères finaux pour l’aide à l’UGB ; les ratios dans le cadre des pratiques des éco-régimes ; les définitions d’agriculteurs actifs, jeunes agriculteurs et agriculteurs nouveaux ; le montant du cofinancement du 2nd pilier… « La PAC va avoir un impact sur nos systèmes. Je m’interroge sur les postures gouvernementales et le choix d’orientation de la politique agricole. Mais avant d’avoir des aides, les agriculteurs veulent des prix ! Nous ne voulons pas vivre d’aides », a insisté Brice Guyau. La France doit déposer sa copie finale du Plan stratégique national avant le 1er janvier 2022.
Estelle Bescond