Essais - Bien régler son pulvérisateur pour diminuer les phytos

Le groupe Écophyto 30 000 en production cidricole mène un travail sur le réglage du pulvérisateur pour avoir la meilleure répartition possible.

Depuis 2018, la chambre d’agriculture Pays de la Loire anime un groupe Écophyto 30 000 en production cidricole. Ce groupe est composé de sept arboriculteurs de l’association Les Cidres de Loire sur les départements de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Sarthe. Les actions mises en place ont pour but de diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires tout en gardant un bon état sanitaire du verger.

L’une des thématiques de travail est le réglage du pulvérisateur pour avoir la meilleure répartition possible et ainsi gagner en efficience lors des traitements. En effet, la quantité de produit appliquée doit être la même de bas en haut de l’arbre, correspondant à la dose désirée par le producteur pour sa stratégie de protection phytosanitaire.

Après des premiers tests au papier hydrosensible, nous avons constaté des défauts des atomiseurs, et notamment un manque de couverture dans le haut des arbres. Nous avons également conclu que les simples observations de papier hydrosensible ne suffiraient pas pour bien identifier les défauts de pulvérisation et pouvoir les corriger.

Un banc de répartition a donc été construit pour affiner les mesures et procéder correctement à des réglages.

Résultats des mesures 

Deux types de pulvérisateurs sont présents chez les producteurs du groupe : des jets portés dirigés double turbines et des jets portés simple turbine. Les résultats ne sont pas les mêmes sur ces deux types d’appareils et présentent chacun leurs défauts spécifiques à la technologie utilisée en plus du montage des buses qui diffère pour chaque appareil.

Les résultats sont présentés sous forme d’histogrammes où l’ordonnée représente la hauteur de la mesure et l’abscisse le pourcentage de produit collecté dans chaque boîte de 20 cm de hauteur.

On constate que la répartition n’est pas satisfaisante et cela est problématique. En effet, si des zones sont moins bien protégées, il peut s’y développer maladies et ravageurs de façon plus importante. Sur les zones surdosées, il y a des risques de phytotoxicité ou de ruissellement de produit.

Des réglages ont été effectués en changeant les buses. Des buses à débits plus importants ont été montées là où il y a un manque de produit, et inversement pour les zones où il y a un excès de produit. Il y a, après réglage, une hétérogénéité de buses sur le pulvérisateur mais elle permet de compenser l’irrégularité induite par les turbines.

Après réglage, le résultat obtenu est satisfaisant même s’il n’est pas parfait. Il permettra néanmoins de travailler sur les doses utilisées pour les traitements.

En effet, des études montrent qu’avec un pulvérisateur bien réglé, les doses d’application peuvent être réduites d’environ 20 % sans conséquence sur la qualité de la protection phytosanitaire. De plus, pour de nombreux produits de biocontrôle, la qualité de pulvérisation est spécifique et conditionne la réussite de ces traitements plus techniques à utiliser que les pesticides de synthèse, mais qui intéressent particulièrement le groupe Écophyto 30 000 : ça sera la prochaine étape.

Benoit FOUCAULT - Chambre d’agriculture Pays de la Loire