Expérimentation - Bilan de trois années d’essai silphie à Derval

Financée par le Conseil régional, intégrant un suivi de parcelles en station expérimentale à Derval, aux Établières, et chez des agriculteurs pionniers volontaires, la troisième année d’implantation de la parcelle de silphie à Derval touche à sa fin. Premiers enseignements.

Pour rappel, la silphie, plante de la famille du pissenlit, initialement, à caractère ornemental vient d’Amérique du Nord. Des cultivars ont été sélectionnés en Russie puis développés en Europe de l’Est. Sa culture progresse depuis quelques années par l’Allemagne puis aujourd’hui dans nos régions, parallèlement au développement des méthaniseurs.

À Derval, deux bandes de silphie ont été implantées au printemps 2021. La première est semée en alternant un rang de silphie et un rang de maïs semé avec un semoir monograine en deux passages. La première année, le maïs est récolté ; il ne restera que la silphie les années suivantes. La seconde parcelle est semée en silphie pure. Une troisième bande sera implantée en 2022 en culture pure, sans aucun recours aux produits phytosanitaires. La culture a été implantée dans de bonnes conditions de sol après plusieurs faux-semis. Pendant les trois années d’expérimentation, on enregistre des volumes de pluviométrie proches des normales qui sont respectivement pour 2021, 2022 et 2023 de 772, 720 et 818 mm pour une moyenne (1978 à 2023) de 772 mm. L’année 2021 est caractérisée par une pluviométrie importante au printemps qui a provoqué un retard dans le semis de la silphie, initialement prévu mi-mai. 

Des rendements inférieurs aux attentes

À l’automne 2021, seul le maïs est récolté dans la bande silphie maïs pour un rendement de 8,1 tMS/ha, la partie en culture pure est broyée. En 2022, le rendement de la silphie est de 2,6 tMS/ha, et en 2023 de 5 tMS/ha en moyenne. La bande non désherbée chimiquement n’est pas récoltée. Les valeurs alimentaires sont proches de celles d’un foin. Les valeurs MAT sont faibles malgré une fertilisation annuelle de 125 kg d’azote total (soit 90 kg N efficace) sous forme de digestat de méthanisation. Cette plante pourrait être utilisée comme ressource fourragère complémentaire en cas de sécheresse estivale.

Production laitière à la ferme expérimentale de Derval

Bruno COUILLEAU
Chargé d’expérimentation Culture
Ferme expérimentale de Derval
02 53 46 63 47