Gestion et comptabilité - S’approprier les outils pour s’adapter

Le Réseau Accompagnement stratégie a tenu son congrès annuel au Croisic du 10 au 12 décembre.

Intelligence artificielle (IA), digitalisation (avec la facture numérique, par exemple), environnement concurrentiel, mutations diverses… Pour Pascal Viaud, consultant et dirigeant de Qualixel, « il y a une convergence de faits » qui amène à penser que « la profession comptable est à un tournant », explique-t-il lors de son intervention au 24e congrès du Réseau Accompagnement stratégie qui s’est tenu du 10 au 12 décembre au Croisic. Les repères traditionnels sont bousculés. Avec les nouvelles technologies, les Associations de gestion et de comptabilité (AGC) et cabinets d’expertise comptable ne seraient plus un interlocuteur de premier plan, on se dirigerait vers une « désintermédiation ». L’arrivée de nouveaux concurrents pourraient amener ces structures à s’interroger sur leur modèle économique et sur la notion d’honoraires : « Vous avez besoin de ressources financières pour investir dans des ressources matérielles, humaines, etc. Faites attention à la gratuité : les adhérents doivent prendre conscience de la valeur du travail fourni et apprendre à payer la qualité. Ne confondons pas prix et valeur », interpelle Pascal Viaud. 

Être un chef d’orchestre…

Dans ce contexte, les AGC devront « être capables de prendre ce virage. Pour cela, il faut multiplier les points d’ancrage ; élargir l’offre de missions dans l’idée de conserver sa place ». Elles vont devoir réussir à transformer leurs forces en opportunités : l’adhérent a une confiance en son AGC, il l’écoute ; ses attentes sont pléthoriques pour son entreprise et pour lui-même ; l’AGC est chez l’adhérent de manière pérenne ; elle est pluridisciplinaire... « Vous avez un océan d’opportunités ! » Pour l’exploiter, Pascal Viaud propose deux portes d’entrée : l’adhérent est à la fois un dirigeant d’entreprise et une personne physique. Il a donc besoin de conseils et d’accompagnement dans la gestion de son exploitation mais aussi dans sa vie personnelle (prévoyance, succession, retraite, patrimoine…). Pour répondre à ces attentes, l’AGC doit créer un réseau de partenaires (la prévoyance avec AG2R La Mondiale, la digitalisation avec My Company Files…) et peut se positionner en tant que « chef d’orchestre » afin de créer des ponts entre les structures et développer le collectif. La plus-value de l’AGC et des collaborateurs, c’est donc l’humain. L’IA surpasse les performances techniques, c’est un fait. Mais ce qu’elle n’a pas, c’est l’écoute, le dialogue, le conseil. « La qualité relationnelle est essentielle. Alors, il faut bien penser que si les règles du jeu changent, il faut réussir à anticiper et à s’adapter », insiste Pascal Viaud. 

…proactif

Une enquête menée au sein du réseau AS sur ce « monde plein d’incertitudes » (aléas climatiques, fluctuation des prix, raréfaction de la main-d’œuvre…) vient corroborer cette analyse. Les chefs d’exploitation émettent des besoins pour l’optimisation de la fiscalité, les prévisions, l’aide à la prise de décision, la gestion de leur trésorerie, la transmission de leur exploitation. Sur ces sujets, ils ont une totale confiance en la qualité technique des prestations. Ils attendent surtout de leur AGC de la réactivité, de la proactivité, de l’innovation et de l’adaptation au changement. C’est donc sur ces points que les congressistes ont poursuivi leurs travaux mercredi après-midi et jeudi matin. 

Estelle Bescond