Infrastructure - Un outil pour maintenir le marché des veaux

La communauté de communes de Châteaubriant-Derval a investi dans un nouveau bâtiment dédié au commerce des veaux, au cœur du foirail.

Les commerçants demandaient depuis longtemps un bâtiment spécialement réservé aux veaux. C’est chose faite depuis mai dernier où la construction d’un espace de 500 m2 a vu le jour, sous l’impulsion de la communauté de communes de Châteaubriant-Derval. La com-com s’est montrée volontariste sur le sujet en investissant plus de 500 000 euros pour un bâtiment aux normes actuelles, avec des cases entièrement modulables, capable dans le futur d’être équipé de panneaux photovoltaïques. 

Cette nouvelle structure améliore grandement le confort des veaux, avec une toiture moins haute que sur le foirail distant de quelques mètres. Ce moindre volume permet de garder un peu de chaleur pour des animaux plus petits, plus sensibles au froid. De nombreux autres aménagements ont été installés : abreuvoirs, eau chaude, etc. « Ce bâtiment nous a aussi permis de reprendre des cases dans le bâtiment principal. Le but est de maintenir un marché pour le bovin maigre et les veaux. On a voulu apporter un service supplémentaire pour fidéliser les commerçants », explique Bruno Debray, vice-président à la com-com en charge de l’agriculture et du foirail. 

Tous les mercredis matins, entre 6h30 et 8h, le négoce peut se faire, en parallèle des bovins, arrivés plus tôt. Cette programmation hebdomadaire permet ainsi de réaliser un seul déplacement pour le commerce des veaux. « On souhaite une vraie rencontre entre l’offre et la demande, un vrai commerce dans ce marché très cloisonné. Ici, on ne trouve que des veaux de boucherie. On constate que les volumes sont en baisse. Ça reste correct pour les races allaitantes mais c’est plus difficile pour les veaux laitiers », constate l’élu, lui-même ancien éleveur. Alors que le bâtiment peut accueillir 400 veaux, les vendeurs en apportent environ 250 par semaine. 

« On veut que ce soit un marché d’affaires »

Pierrick Thomas, de l’entreprise Weber, fait partie des acheteurs qui s’approvisionnent régulièrement sur le foirail de Châteaubriant. Entre deux négociations, il apprécie ce nouvel outil de travail mis à disposition. « On a un marché fonctionnel, et on espère voir venir les veaux. C’est un des plus gros marchés de gré à gré. Ce bâtiment est important, pour nous négociants, pour nos échanges commerciaux et pour maintenir de vraies cotations. L’objectif est bien de maintenir un marché aux veaux. Chaque veau a un prix grâce à cette démarche, entre 10 et 600 euros ! Chaque veau est vendu un à un, en transparence entre les négociants et les éleveurs. Ce marché permet de maintenir une concurrence qui est essentielle pour qu’un marché vive. C’est un marché ouvert où les agriculteurs peuvent défendre leur marchandise. C’est un frein à l’intégration. On veut que ce soit un marché d’affaires, pas un centre d’allotement ! », souligne Pierrick Thomas, avant de reprendre la discussion avec Michel, vaillant octogénaire qui n’entend pas brader ses veaux !

Delphine Cordaz