Nantes : 1993-2023 - les femmes à l’honneur depuis 30 ans

Cette année, le grand prix Clémence-Lefeuvre a été décerné aux Domaines Chéreau-Carré, basés à Saint-Fiacre-sur-Maine.

Tout a démarré avec deux hommes : Marcel Jussiaume et Bernard Ripoche. Ces deux vignerons souhaitaient célébrer les femmes qui œuvrent dans le Vignoble nantais. Pour cela, ils ont mis en place un concours des vins du muscadet ouvert à tous : le grand prix Clémence-Lefeuvre, en l’honneur de la créatrice de la recette du beurre blanc, née en 1860 à Saint-Julien-de-Concelles. Et pour composer les jurys, les organisateurs ne feront appel qu’à des femmes ! 

Cette année encore, 75 femmes ont été membres des trois jurys : des consommatrices (premier jury) ; des professionnelles (jury intermédiaire) ; quatre entrepreneuses et une professionnelle (super jury) qui consacrent le lauréat et les trois demoiselles. Ces dernières se sont réunies le 23 février au salon Clémence-Lefeuvre du restaurant Vatel, à Nantes, situé sur une place nommée… Clémence-Lefeuvre ! « Il y a une vraie dynamique autour de ce prix. La courbe des âges a évolué et une liste d’attente se crée d’une année à l’autre. Le muscadet a su conquérir une nouvelle clientèle », constate Anne Luneau, présidente du comité d’organisation et vigneronne à La Chapelle-Basse-Mer.

Mardi 21 mars – jour de la Sainte-Clémence - le lauréat et ses trois demoiselles ont reçu leur diplôme au Campus by CA du Crédit agricole à Nantes. Le grand prix Clémence-Lefeuvre a été décerné aux Domaines Chéreau-Carré, représenté par Louise Chéreau, 33 ans. C’est la deuxième année que ce vignoble obtient cette distinction. « C’est un grand symbole qu’une jeune viticultrice soit mise à l’honneur ! », souligne Philippe Ménard, administrateur à la caisse régionale du Crédit agricole Atlantique-Vendée. Les trois demoiselles sont :

• Domaine Bertin du Landreau ;

• Domaine de la Vrillonnière du Landreau ;

• Domaine du Plessis Glain de Saint-Julien-de-Concelles.

Communiquer sur le muscadet

« Je tiens à remercier le prix Clémence-Lefeuvre de promouvoir le muscadet. Cette distinction nous permet de savoir que l’on va dans la bonne direction, c’est important. C’est un concours intéressant car il apporte une autre dynamique et montre la diversité de ce que l’on fait dans le vignoble. Aujourd’hui, le muscadet entre dans la catégorie que les gens aiment : des vins blancs, secs, fruités, faciles à boire et �œcaméléon”. Nous avons un travail de communication à faire là-dessus pour que les consommateurs en prennent conscience. Ce prix est un très bon prétexte pour faire boire du muscadet ! », souligne Louise Chéreau. 

Cela fait huit ans que les Domaines Chéreau-Carré participent à ce concours. « L’ambiance et l’équipe sont géniales, l’environnement est amical. Ça change de certains concours qui peuvent avoir un côté �œgrand-messe” », confie la vigneronne installée au domaine familial en 2018 après y avoir été salariée pendant quatre ans. Après ses études, Louise Chéreau a travaillé aux États-Unis chez un importateur de vins pour « voir ce qui se faisait ailleurs, comprendre comment était perçu le vin français à l’étranger et plus particulièrement le muscadet ». Aux Domaines Chéreau-Carré, l’export représente 65 % du chiffre d’affaires (Canada, États-Unis et Angleterre). 

Pour le prix Clémence-Lefeuvre, Louise Chéreau, et son équipe d’une vingtaine de personnes « sans qui je ne pourrais rien faire », ont proposé un vin provenant de vignes du château de Chasseloir à Saint-Fiacre-sur-Maine. Âgées de 30-40 ans, elles ont été vendangées au milieu-fin des vendanges puis le raisin a été élevé sur lie pendant six mois. Le trophée sera dans les caves de cette maison pendant un an avant d’être remis en jeu. Une saucière sera alors offerte aux Domaines Chéreau-Carré en souvenir de sa distinction.