La transition agroécologique est au cœur des attentes actuelles. Mais de quoi s’agit-il et comment définir cette notion générique de manière concrète ?
Multi-performance de l’exploitation, amélioration de l’autonomie fourragère et protéique, optimisation des intrants, amélioration de la qualité des sols, préservation des ressources naturelles… sont autant d’objectifs contribuant à l’agroécologie et à la durabilité des exploitations. La déclinaison de ces objectifs dans les exploitations nécessite de prendre en compte les enjeux actuels (agronomiques, sanitaires, environnementaux, économiques, réglementaires, climatiques…) pour définir un plan d’actions adapté à chaque exploitation.
Un changement d’échelle dans la réflexion
Différents leviers permettent d’accompagner les exploitations dans cette transition et plusieurs échelles de réflexion sont nécessaires pour atteindre les objectifs identifiés :
• La mobilisation de leviers techniques à l’échelle de la parcelle est un premier niveau de réflexion et d’acquisition de connaissances. On peut citer le choix des couverts végétaux : le choix d’associer des cultures pour, par exemple, améliorer la gestion du salissement, les leviers agronomiques pour la gestion des bioagresseurs (décalage des dates de semis…), le recours à des stratégies alternatives (comme les produits de biocontrôle, le désherbage mécanique)… Ces différents thèmes font l’objet de travaux de recherche de manière à disposer de références techniques valorisables dans les conditions pédoclimatiques régionales
• Une réflexion systémique, prenant en compte à la fois le système de cultures et sa place dans l’exploitation, et même le territoire pour construire des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Ainsi, l’intégration de nouvelles cultures dans un assolement nécessite de faire évoluer la rotation mais aussi de disposer de débouchés pour la valorisation de cette culture (que ce soit en autoconsommation en cas d’élevage ou bien via la commercialisation de cette culture) de la réflexion systémique. La présence d’arbres incite à repenser les cultures présentes, les pratiques culturales (comme le travail du sol) et la prise en compte des auxiliaires des cultures
• L’importance des échanges pour accompagner cette transition. De nombreux travaux de recherche ont permis de mettre en avant les effets positifs de l’appartenance à un groupe pour accompagner les changements sur une exploitation dans la durée : échanges, tests de nouvelles techniques, interventions d’experts, réassurance… sont autant de vecteurs permettant de faciliter la transition. Les groupes Dephy, Ecophyto 30 000, groupes de progrès sont des exemples de cet accompagnement collectif dans la transition agroécologique.
Pas de recette miracle
L’évolution des systèmes, pour répondre aux enjeux actuels de la société et des exploitations, nécessite la combinaison d’un ensemble de leviers adaptés à chaque situation. La réflexion autour des évolutions de systèmes doit être réfléchie au cas par cas, en prenant en compte les moyens, les atouts, les contraintes de chaque système et de son environnement.
Signature : Aline VANDEWALLE - Chambre d’agriculture Pays de la Loire