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Pousse de l'herbe - Feu vert pour les prairies

Le 28/04/2023 à 16:15 I Soyez le 1er à déposer un commentaire

Les conditions de la semaine passée ont permis aux prai- ries du réseau d’exprimer pleinement leur potentiel, avec un niveau moyen de 60 kgMS/ha/j. Pour une par- tie du réseau, les niveaux de croissance s’approchent des niveaux atteints lors du « pic ». Les prévisions météo laissent à présager que ce « pic » va se généraliser dans les semaines à venir.

Gérer ses stocks en pleine pousse

Ça y est, nous pouvons of- ficiellement déclarer la sai- son de « pleine pousse » ou- verte. Ainsi, hors accident cli- matique, la pousse devrait se maintenir au-dessus du seuil de 60 kg/ha/j, ce qui laisse la porte ouverte à restreindre raisonnablement le volume d’herbe offert au pâturage. À ce niveau de pousse, la prairie a besoin de 25 jours pour reconstituer un volume d’herbe pâturable (12 cm her- bomètre, suite à une sortie à 6 cm).

D’après le tableau ci-dessus, une surface offerte de 15 à 20 ares/UGB couvre le besoin du troupeau, pour une conduite de l’herbe « standard », à sa- voir pour une entrée entre 10 et 12 cm, et une sortie à 5-6 cm.

Pour ajuster les surfaces aux besoins, deux leviers sont possibles aujourd’hui :

sortir un maximum d’effec- tif, et/ou maximiser la part d’herbe dans la ration ;
débrayer des surfaces pour constituer des stocks, de sorte à conserver dix à quinze jours d’avance (voir le Bulle- tin précédent pour le calcul) sur la surface allouée exclusi- vement au pâturage.

Gérer les épis

Nous sommes en ce moment en pleine période d’épiaison pour les espèces précoces (dactyle et fétuque). Les prai- ries ayant une flore où ces dernières sont présentes commencent à être délicates à valoriser, sans générer de « tris » par les animaux.
Ainsi, maintenant que la portance est bonne, c’est le moment de valoriser spécifiquement ces plantes ayant at- teint un stade avancé. Pour ce faire, deux options sont envisageables :

soit réaliser une fauche pré- coce, si le volume d’herbe est conséquent ;
soit contraindre le pâtu- rage au fil, préférentielle- ment avec un lot ayant des besoins modestes (génisses, par exemple).

Ajuster l’herbe offerte aux besoins des animaux

Le corollaire à la montée en épis des prairies est que les qualités d’herbe sont de plus en plus hétérogènes.
Ainsi, à l’échelle du circuit de pâturage, l’heure est à l’ob- servation des stades des gra- minées afin d’attribuer les surfaces en adéquation avec les besoins spécifiques des animaux.

Autant il est envisageable de laisser un lot de génisses ou de vaches allaitantes sur des prairies précoces et hautes, autant il convient également de laisser pour le moment l’accès aux lots d’animaux les plus délicats à des prai- ries plus tardives (RGA), et/ ou dans lesquelles les épis de graminées précoces ont dé- jà été valorisés au cycle pré- cédent.

Finir de détruire les surfaces destinées en maïs des animaux

Dans l’ensemble, les surfaces déjà récoltées en dérobé se sont montrées plutôt satisfai- santes en termes de volume dans les silos (exception faite de certaines récoltes réali- sées à Pâques ou avant qui, parfois, ont été décevantes).

Les chantiers ayant été faits dans de bonnes conditions, et les prairies ayant accumu- lé beaucoup d’azote cet hiver, il y a fort à parier que le mil- lésime 2023 soit lui aussi de bonne facture.

Cependant, au vu du statut hydrique des sols, il convient désormais, pour les chantiers n’étant pas déjà faits, d’envi- sager une récolte et une des- truction rapide, afin de sécu- riser le maïs à venir.