Semis - Ça passe pour certains

Certains agriculteurs du département ont attaqué les semis ce début de semaine.

Il a marqué cette campagne 2024 par son absence. Le soleil a décidé de pointer le bout de son nez dans l’après-midi du mardi 29 octobre, du côté de Guérande. Sans pluie à l’horizon. Une aubaine pour les agriculteurs. Nathan Guellec et son père, Yves, en ont profité pour démarrer les semis de blé. « Nous faisons du blé meunier avec deux variétés. Dans cette parcelle de 5 ha, nous avons choisi LG Absalon car elle donne de bons rendements avec un taux de protéine intéressant malgré les aléas climatiques », explique Nathan Guellec, associé avec son oncle Claude au sein du Gaec Le Vent de mer. 

Dans ce champ du Haut-Mora, le précédent était un maïs semé vers le 10 mai et récolté fin septembre. Un apport de 120 unités de chlorure de potassium et de 1,3 t de scorie a été effectué. Ce mardi 29 octobre, la terre est encore un peu humide. « Habituellement, on laboure et on sème tout de suite. Là, on va sûrement attendre une journée pour que la terre sèche en surface », explique Nathan. 

Gestion de l’eau : un sujet majeur

Au total, ils ont une vingtaine d’hectares à semer en blé, « on espère que ça sera fait en une semaine ». Ensuite, « sans doute après la Toussaint », ils passeront à l’implantation de l’orge (22 ha). La quasi-totalité de la SAU (150 ha) est drainée. « Je pense que sans le drainage, il n’y aurait plus d’élevage dans la Presqu’île guérandaise », relève Yves. Pour la famille Guellec, ce dispositif est indispensable. « On a pu semer le maïs dans de bonnes conditions et le récolter au bon moment donc l’implantation des céréales se fait aussi dans des conditions acceptables. Lors de la campagne N-1, heureusement qu’on avait le drainage car on n’aurait rien pu récolter ! Tout ce qu’on avait prévu en blé et en orge a été semé et récolté. » 

Les parcelles en herbe (dérobées et prairies) ont été implantées fin août, « et des vaches ont été mises au pâturage mercredi ».  Pour Nathan, dont l’exploitation est irriguée grâce à trois réserves (80 000 m3 d’autorisation de pompage), « gérer l’excès et le déficit en eau va être un levier clé pour nous permettre de faire du rendement sans produit phyto et d’avancer dans notre transition écologique ».

Estelle Bescond