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Semis - Très peu de fenêtres pour semer
Le 13/12/2023 à 15:00 I
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@J.CHAUVET
Les semaines s’enchainent et trouver des créneaux pour semer reste très compliqué. Beaucoup envisagent de changer leur assolement… L’administration devra se montrer compréhensive face à ce cas de force majeure météorologique. Les jours sans pluie se comptent sur les doigts des deux mains. L’automne particulièrement pluvieux a fortement perturbé les travaux de semis d’hiver. Joseph Chauvet, basé à Saint-Hilaire-de-Chaléons, n’a pu que semer 3,2 ha sur les 22 ha de son exploitation, vendredi. « 100 mm en quatre semaines, sur nos terres qui sont déjà humides, c’est impossible de semer. On n’a jamais eu de fenêtre. On a réussi à semer du blé sur une seule parcelle, la plus homogène. Mais ça a été compliqué sur les bouts de la parcelle. On a semé à 380 grains/m2 au lieu de 240 à 260 grains/m2 habituellement. On se retrouve avec un surcoût de mise en culture. Là, la semence est restée dans les sacs qu’on va renvoyer à la coopérative pour qu’elle nous les reprenne. La conséquence, c’est qu’avant les maïs ensilage, on ne va semer ni herbe ni céréales. On fera une mise en maïs au printemps pour compenser. C’est une mauvaise nouvelle, on travaille avec la météo, les années se suivent mais ne sont pas les mêmes. On avait fait une super année en rendement de maïs et derrière, rien ! Semer tard et avec la pluie derrière, samedi 14 mm et dimanche 13 mm, ce n’est pas terrible ». Une situation disparate dans le nord À la coopérative d’Herbauges, Mickaël Le Manac’h, responsable du pôle semence/engrais/amendement, a fait le bilan avec son équipe : « Dans le territoire autour de la coop, on est sur des surfaces de 50 à 55% semées, 75% au Nord Loire, 60 à 65% dans le Pays de Retz. Mais beaucoup de parcelles semées ont été noyées, elles jaunissent et 100% ne sera pas récolté. Autour de la coop, les terres sont très hydromorphes, alors que dans le nord, elles sont plus argileuses et on n’y voit pas forcément de céréales en péril. Il y a de grosses disparités entre ceux qui ont semé de bonne heure et les autres, et entre les territoires. J’ai un agriculteur qui sème 60 à 40 ha d’habitude et cette année, il n’a rien pu semer ». Gaëtan Pinot, installé en 2020 à Villepot, mais qui a une solide expérience en Entreprise de travaux agricoles avoue qu’il n’a jamais vu une telle situation. « J’ai commencé en début de semaine dernière et avec la pluie, je suis à l’arrêt. Je n’ai pu semer que 14 ha sur 38 ha, et encore, pas les parcelles en entier. Sur les parcelles drainées, c’est encore faisable mais même pas sur les bandes enherbées qui bloquent l’eau. Sur les parcelles qui ne sont pas drainées, ce n’est même pas la peine ! J’ai dû augmenter la densité, de plus de 100 grains supplémentaires au m2 pour espérer avoir du rendement. Mais tant que ce n’est pas levé, on ne peut même pas être sûr. J’ai des voisins qui avaient semé avant et qui doivent refaire tout ce qui a levé car ils ont subi des attaques de limaces, de pucerons… Et c’est impossible de traiter car c’est trop mouillé. Cette année n’est pas terrible, on espère pouvoir finir mais il nous faudrait au moins huit jours de beau pour réessuyer. Mais ce n’est pas comme au printemps, les journées sont plus courtes, ça réessuie moins vite. Si on n’arrive pas à semer, on changera l’assolement pour du maïs, du tournesol ou de l’orge de printemps. Aujourd’hui, on ne doit plus laisser de sols nus mais ce n’est pas qu’on ne veut pas, on ne peut pas ! J’espère qu’ils seront compréhensifs au niveau de la PAC ». Mickaël Le Manac’h prévoit déjà des problèmes pour les trésoreries : « C’est une certitude, on manquera de paille. On trouvera du blé ou de la paille car le reste de la France a pu semer mais économiquement, acheter à l’extérieur ou le faire pour soi, ce n’est pas la même chose. Il y aura de gros bouleversements pour les assolements de printemps. Les agriculteurs essaieront de faire au moins pire, peut-être du maïs mais ce ne sera pas la folie et ils risquent de subir des contraintes d’irrigation, sans compter que ce sera compliqué d’effectuer le travail en si peu de temps. Il n’y aura pas forcément la volonté d’investir ». Delphine Cordaz
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