POUSSE DE L’HERBE • BULLETIN RÉGIONAL N° 8 •

On arrive au pic de pousse de l’herbe

La croissance moyenne hebdomadaire est de 62 kg MS/ha avec des disparités selon les exploitations et notamment selon la qualité de leurs prairies et leur niveau de fertilisation. Il y a, par contre, peu d’écarts de pousse entre les différents départements.

Ajuster sa conduite du pâturage au pic de pousse

Depuis deux semaines, la pousse moyenne de l’herbe oscille autour de 60 kg MS/ha/j, ce qui est conforme aux moyennes de pousse sur cette période de l’année. La plupart des élevages pâturant sont rendus au 2e cycle de pâturage (après le 1er tour qui était un tour de déprimage). Les éleveurs avec plus de 30 ares de pâture par vache ou par UGB qui souhaitent fermer le silo peuvent envisager de le faire prochainement car la pousse moyenne régionale est dorénavant supérieure aux consommations des animaux (60 kg MS/ha/j x 0,3 ha/UGB = 18 kg MS de pousse/UGB/j).  

Cette pousse moyenne régionale est un repère pour chaque éleveur mais, compte-tenu des écarts de pousse importants entre les exploitations, il est nécessaire pour chaque élevage de se situer par rapport à ses repères par des mesures herbomètres régulières notamment ou avec l’appui de son conseiller d’élevage équipé d’un herbomètre. Avant de fermer les silos, il faut aussi avoir accumulé une douzaine de jours d’avance en stocks sur pied dans ses pâtures. C’est le cas bien souvent cette année, notamment si vous avez une hauteur moyenne d’herbe dans les parcelles pâturées de 8 cm minimum (700 kg MS/ha d’herbe à pâturer en moyenne sur ses parcelles du circuit de pâturage). Pour arrêter la distribution à l’auge, on attendra également une période au climat ensoleillé propice à un bon pâturage.

Pour ceux qui ne souhaitent pas fermer le silo, ajustez les quantités distribuées à l’auge aux surfaces maintenues en pâture. Exemple : avec 20 ares de pâturage/VL et 60 kg MS/ha/j de pousse, la pousse couvre globalement les trois quarts de la ration ; il est possible de baisser à un quart la ration à l’auge.

Le climat perturbé annoncé la semaine prochaine incite à patienter pour les prochains gros chantiers de récolte d’herbe pour ceux qui n’ont pas pu saisir les bons créneaux les semaines précédentes. Quelques parcelles trop hautes pour être pâturées peuvent néanmoins être enrubannées pour créer un décalage dans les parcelles à pâturer.

Économiser du concentré

Les valeurs de l’herbe pâturée cette année sont visiblement excellentes comme en témoigne l’augmentation de la production laitière des vaches chez les éleveurs herbagers depuis qu’ils commencent le 2e cycle de pâturage et la remontée du taux d’urée du lait. Les prairies de pâturage en associations graminées/légumineuses au 2e cycle sont certainement de très bonne valeur en énergie (autour d’1 UFL/kg MS) et en protéines (autour de 18 à 20% MAT). Pour le confirmer, chaque éleveur peut évidemment faire une analyse d’herbe prélevée dans ses pâtures via les laboratoires d’analyse régionaux.

C’est le moment de faire des économies en concentrés. On commencera bien sûr par baisser, voire arrêter le correcteur azoté, notamment en élevage bio, compte-tenu de son prix particulièrement élevé. On pourra également baisser en concentré énergétique en adaptant la complémentation à ses objectifs de production.

En élevage allaitant et pour les différents lots de génisses, c’est la période où les différents lots peuvent se passer de concentrés tout en maintenant une très bonne croissance. Le maintien d’un fourrage sec à disposition est par contre conseillé pour les jours de pluie défavorables au pâturage.

Garder du fumier pour fertiliser les prairies à l’automne

Pour les parcelles qui ont été fauchées récemment et celles déjà pâturées avec peu de légumineuses, on peut envisager un apport d’une trentaine d’unités d’azote complémentaires. Pour celles avec plus de 30% de légumineuses, celles-ci devraient dorénavant fixer suffisamment l’azote pour pouvoir éviter un apport d’engrais.

Pour les parcelles destinées à être mises en maïs, on privilégiera un apport de lisier. Les fumiers de l’hiver dernier pourront servir pour fertiliser à l’automne prochain les prairies de fauche de cette année. Ils seront mieux valorisés plutôt que d’être mis en grosse quantité avant les maïs. 

ACTION PARTENARIALE :
CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE & SEENOVIA