[COVID-19] Comité caprin Pays de la Loire : des visites terrain pour mesurer l'impact de la crise et rebondir

La filière lait de chèvre, saine avant la crise, souhaite renouer les marchés RHD et traditionnels pour retrouver les équilibres. Quant à la filière chevreau, qui a perdu 50 % de ses débouchés, elle sollicite l'aide des pouvoirs publics.

Le Comité caprin des Pays de la Loire a organisé le 20 mai des visites d’élevages pour mesurer l’impact de la crise COVID sur la filière caprine et identifier les leviers d’actions. Lydie BERNARD, Vice-Présidente du Conseil Régional en charge de l’agriculture, participait aux visites ainsi que les Services de l’Etat. 

Avec 420 exploitations caprines, la région Pays de la Loire est au deuxième rang national pour la production de lait de chèvre. Le Comité Caprin régional Pays de la Loire du BRILAC a été créé en janvier 2020 pour avoir une stratégie régionale de développement de la production caprine et un travail collectif de tous les acteurs ligériens. 

Impact de la crise COVID sur la filière lait de chèvre 

Avec la crise du Covid-19, la filière lait de chèvre a subi des pertes de marchés soudaines et importantes, et s’est trouvée confrontée à une baisse de productivité des sites de transformation en plein pic de production.

La grosse crainte était de ne pas être en capacité de transformer tout le lait. Un appel à la modération a été lancé auprès des éleveurs, des échanges de lait ont eu lieu entre entreprises pour ne pas détruire, du lait a été stocké sous forme de caillé congelé. 

Mais la situation de la filière était saine avant la crise, et la consommation en hausse. Les enjeux sont de renouer les marchés RHD et traditionnels pour retrouver les équilibres, rebondir sur le développement des circuits courts en production fermière, prendre en compte les surcoûts.

La crise génère de nombreux surcoûts à tous les niveaux pour les industries agroalimentaires. Ceux-ci devront se répercuter dans les prix de vente industriels et les prix de vente consommateur pour maintenir la dynamique initiée dans le cadre des états généraux de l'alimentation et assurer un approvisionnement pérenne de produits caprins d'origine française aux consommateurs 

Au GAEC Chevry à Champtoceaux (49), Christian, Jean-Marc, Alexis et Anne Lelaure élèvent des chèvres saanen dont le lait est livré à la laiterie Agrial et en partie transformé à la ferme. Les débouchés des produits fermiers sont locaux dans un rayon de 15 km. Pendant la crise COVID, l’exploitation a maîtrisé la production en réformant les chèvres les moins productives ; les ventes de produits fermiers ont repris progressivement après 3 semaines difficiles. 

La filière chevreau à la croisée des chemins 

La filière chevreau est très impactée par la crise COVID car Pâques est la plus importante période de consommation. Elle a perdu 50 % de ses débouchés. Par conséquence, 700 tonnes de chevreau sont actuellement congelées. 

Les éleveurs spécialisés dans l’engraissement de chevreaux sont très durement touchés : le prix du chevreau à Pâques était cette année de 2,70 euros / kg vif contre 3,20 à 3,40 euros habituellement. 

La filière sollicite l’aide des pouvoirs publics pour éviter que des maillons ne disparaissent. 

Loïc Brunellière a ouvert les portes de son élevage à Gesté (49) pour témoigner sur le savoir-faire des éleveurs de chevreaux et les difficultés rencontrées. 

La Région Pays de la Loire a donné rendez-vous aux acteurs de la filière chevreau pour échanger plus globalement sur le projet de la filière au-delà de la crise COVID : structuration de la filière et innovation pour reconquérir le consommateur et valoriser une viande aux atouts santé indéniables.