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Marais - Si la pluie pouvait laisser sa place au soleil…

Le 09/03/2024 à 10:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Marais - Si la pluie pouvait laisser sa place au soleil…

Les hauteurs d’eau sont assez impressionnantes mais sont maîtrisées. Cependant, en Brière, les cotes interrogent certains éleveurs.

Cette année, les marais du département ne manquent pas d’eau… Avec les fortes précipitations des derniers jours, certains ont des hauteurs d’eau plus importantes que d’habitude. C’est le cas dans le marais Breton, du côté de Villeneuve-en-Retz. « Dès que c’est plein et que la marée le permet, ils ouvrent les vannes pour évacuer l’eau vers la mer. Ils arrivent à gérer ces hauteurs d’eau : ça monte, et deux ou trois jours après, c’est évacué. On n’a pas été inondé, donc ça va ! », témoigne Anthony Bazureau, éleveur de vaches laitières sur 550 ha dont 300 en prairies naturelles. Ce marais joue un rôle tampon avant la mer, justement, pour éviter les inondations. Cette année, « tout est saturé. On voit bien qu’ailleurs les sols n’arrivent pas à absorber toute cette eau : on en reçoit beaucoup de Machecoul. Dès que les terrains sont saturés, avec 30 mm d’eau, le marais se remplit très vite. Le débit est bien plus important qu’avant », constate l’éleveur.

À Rouans, « les marais sont bien remplis mais on a déjà vu ça. Les syndicats arrivent à bien baisser les niveaux. Et puis, les marais sont plus bas donc le risque d’inondation est minime », affirme Patrick Gobin, éleveur de prim’Holstein avec une SAU d’environ 340 ha dont 80 de marais. Au lac de Grand-Lieu, à Saint-Lumine-de-Coutais, l’eau atteint environ trois mètres. « Les vannes sont ouvertes à fond », confie Nicolas Coudriau, éleveur de prim’Holstein dont l’exploitation est située au pied du marais.

Pour tous les éleveurs, l’interrogation réside dans la date de mise au pâturage des animaux. « D’habitude, ils sortent début mars, mais là, ce n’est pas la peine. On ne va pas pouvoir le faire avant trois semaines ! », précise Anthony Bazureau. Il faut donc garder les bêtes en bâtiment « alors qu’il y a de l’herbe dans les champs » et « ça va avoir une incidence sur la consommation de paille », ajoute l’éleveur de Villeneuve-en-Retz. 

Du côté de Rouans, « j’espère que dans huit-dix jours, le niveau aura bien baissé. Vers le 20 mars, il faudrait qu’il n’y ait quasi plus d’eau pour que ça ait le temps de pousser. Normalement, on sort les bœufs en premier et on les met sur les buttes fin mars-début avril mais cette année, ça sera vers le 10 avril. La crainte, c’est qu’il continue de pleuvoir… », s’inquiète Patrick Gobin. Une situation d’autant plus inconfortable qu’à l’automne les animaux ont été mis en bâtiment plus tôt… déjà à cause de la pluie. « La paille, le foin et l’enrubannage vont en pâtir. Jusque-là ça va, mais on ne sait pas comment va être le printemps. En tout cas, il y aura moins de paille pour l’an prochain, c’est sûr », relève l’éleveur de Rouans. Tous espèrent que les pluies s’atténuent rapidement : « Vivement le soleil ! Tout le monde en a ras-le-bol », résume Anthony Bazureau.

Estelle Bescond

En Brière, ce n’est pas tant la hauteur que la durée qui inquiète

Alban Halgand, éleveur de limousines et charolaises à Saint-Joachim, exploite 280 ha dont « un peu plus de 200 ha sont noyés depuis novembre ». Ce qui l’exaspère, c’est qu’il ne peut plus faire pâturer ses animaux la moitié de l’année. « J’exploite des marais privés mais je suis tributaire de la gestion du marais indivis. Depuis 2009, les cotations sont de plus en plus hautes. Avant, on laissait nos bêtes dans le marais d’avril jusqu’à début décembre, voire mi-décembre avec l’affouragement. Depuis quelques années, on est obligé de les rentrer en novembre. Et on les sort de plus en plus tard ; là, je pense que ça sera vers le mois de mai pour les marais les plus hauts et juin pour les plus bas. Mon stock de foin en prend un coup : auparavant, il me restait 200 bottes alors qu’aujourd’hui, je suis à moins dix ou moins vingt. Les personnes qui gèrent les niveaux d’eau ne prennent pas en compte la pluviométrie annoncée. Ça devient problématique pour les éleveurs de Brière. Dans ce territoire d’élevage, on devrait faire de l’extensif mais on s’aperçoit que l’on fait de l’intensif ! » Pour cet éleveur, il faudrait anticiper ces conditions climatiques : « Quand il est annoncé 400 mm d’eau dans le mois, on devrait vider rapidement ». Avec cette eau présente trop longtemps dans les prairies, « les graminées meurent. Il y a 25 ans, le 14 juillet, on fauchait le marais. Aujourd’hui, on le fauche en septembre… Le foin n’est plus assez nutritif pour être donné en aliment aux animaux, alors ça devient de la litière. C’est dramatique pour les éleveurs ; on étouffe. Veulent-ils nous garder dans le marais ? », s’inquiète l’agriculteur. Cette saison 2023-2024 n’est donc pas synonyme de record de hauteur d’eau. Mais elle marquera les esprits par le temps passé « sous l’eau »... 

   

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