Maraîchage - Promouvoir la filière et sensibiliser les jeunes

Mercredi 27 mars, le groupe Briacé et la Fédération des maraîchers nantais ont signé une convention de partenariat pour renforcer leurs synergies.

C’est indéniable, le maraîchage est une filière en tension. Le besoin de main-d’œuvre est fort. Environ 6 000 emplois sont générés par la filière. Parmi ces emplois, 50 % de saisonniers (contrats de cinq à huit mois) en équivalent temps plein sont recrutés chaque année. Et pourtant, en face, les candidats ne sont pas assez nombreux. Un phénomène que l’on retrouve dans d’autres secteurs agricoles comme la viticulture. Deux domaines (maraîchage et viticulture) historiquement ancrés au sein du groupe Briacé puisque ce lycée a été fondé en 1957 par… des maraîchers et des viticulteurs. « La volonté était de transmettre aux jeunes les savoirs des aînés. Les élèves étaient surtout des enfants d’agriculteurs qui étaient voués à devenir des chefs d’exploitation. Aujourd’hui, ça a bien changé », explique Christiane Babin, vice-présidente de l’établissement. 

C’est bien là le nerf de la guerre : sensibiliser dès le plus jeune âge les jeunes à ces métiers. « Effectivement, ceux qui s’orientent vers l’agriculture ne connaissent pas le milieu ; à nous de faire découvrir le champ des possibles. Dans le monde du vivant, il y a beaucoup de métiers dont la production maraîchère », souligne Marie-Pascale Pinatel, directrice du lycée. Depuis une dizaine d’années, le bac pro horticulture-maraîchage attire entre huit et douze jeunes par promotion. « Le recrutement est difficile. La plupart des jeunes sont éloignés de l’univers du maraîchage ou de la viticulture. Nantes est aussi devenue une ville cosmopolite donc les productions du territoire sont moins connues », précise la directrice.

En ce sens, une convention de partenariat a été signée mercredi 27 mars au Landreau entre le groupe Briacé et la Fédération des maraîchers nantais (FMN). Elle porte notamment sur trois axes : la communication ; la formation ; l’expérimentation. « L’idée est de renforcer les synergies entre l’établissement de formations agricoles et les maraîchers pour promouvoir la filière et mobiliser les jeunes. Nos entreprises ont changé et grossi. Les candidats sont attendus sur de la multicompétence : culture, ressources humaines, management, informatique, etc. Avant, on recrutait surtout des personnes très qualifiées comme les ingénieurs agronomes. La tendance se modifie. Grâce à l’alternance, on revient à des profils avec un sens pratique, opérationnels tout de suite », affirme Régis Chevallier, président de la FMN. Au lycée Briacé, il y a par exemple le bac technologique STAV* qui répond à cette approche « terrain et terrien ». « À nous d’orienter nos élèves sur des post-bac qui répondent à des besoins du territoire », insiste la directrice. L’enjeu majeur, pour tous, est donc de « se renouveler pour attirer les générations futures vers les métiers du vivant pour continuer à produire pour nourrir », relève Christiane Babin.

Estelle Bescond

*Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant