Magazine - Il y a des places à prendre en production Lapin

La filière cuniculture a un fort besoin de développement pour que la production française perdure.

Afin de maintenir la production en France, le groupement Lapins de Terrena a réalisé en 2023 une nouvelle vidéo de promotion du métier. L’objectif : capter de futurs candidats pour renouveler les générations et les consommateurs. En septembre dernier, elle a été diffusée aux 400 techniciens de Terrena afin qu’ils en parlent autour d’eux et qu’ils repèrent des agriculteurs intéressés par cette production. Elle met en avant les avantages de la cuniculture : une production très planifiée avec un temps de travail anticipé, un prix sécurisé, un accompagnement technique… « 180 exploitations ont été ciblées par les techniciens Terrena. Nous avons déjà reçu quelques coups de fil et nous rencontrons de potentiels candidats. Il faut compter environ deux ans pour se lancer mais on sait qu’il y a quelques projets dans les tuyaux ; certains dossiers sont déjà en banque », confie Thomas Humeau, responsable du groupement Lapins lors de l’assemblée générale de l’organisation de producteurs jeudi 14 mars à Ancenis.

En effet, la tendance nationale ne change pas depuis quelques années : le nombre de producteurs de lapins est en baisse. Au sein du groupement Lapins de Terrena, 53 118 lapines sont en production en 2023 (contre 63 707 en 2022). En 2020, le nombre de femelles était de 75 750. « La plupart du temps, il s’agit de départs en retraite non remplacés. Et la création d’ateliers ne compense pas les arrêts », explique Thomas Humeau. Pour Terrena, l’année précédente a particulièrement été impactée par les arrêts d’élevages (quinze en 2022) et cela se ressent sur les chiffres de 2023. « Dans bon nombre d’esprits, le lapin est vu comme une production complémentaire. Ça peut l’être au sein d’un Gaec par exemple, mais cet atelier nécessite une personne à temps plein : 35 heures par semaine en moyenne lissées sur six semaines », précise le responsable d’activité du groupement composé de 66 adhérents. D’autres outils de communication avaient été développés en 2022 : des vidéos diffusées auprès d’élèves (de la Seconde jusqu’à l’école d’ingénieur en passant par le BTS) et lors d’animations grand public ; mais aussi des visites de l’abattoir ALPM. Enfin, un plan d’accompagnement financier a été mis en place par Terrena qui peut également se porter caution à hauteur de 30 % du projet. Ce plan s’ajoute à celui mis en place par le groupement et l’abattoir. Dans ce plan Terrena Avenir (pour toutes les filières de la coopérative), une enveloppe financière d’équipement jusqu’à 30 000 € « peut intéresser les éleveurs de lapins pour le remplacement de néons en tubes led, par exemple », relève Thomas Humeau. 

Estelle Bescond
 

 Le point conjoncture de l’abattoir ALPM

« 2023 a été une année haute en couleurs avec les hausses de prix des céréales à répercuter sur les distributeurs », résume Matthieu Lœul, président du directoire d’ALPM et directeur marketing et commercial de la marque Lœul et Piriot. L’année a connu deux périodes : une première jusqu’à juin où les hausses ont été acceptées par les distributeurs puis une fin d’année plus difficile avec un impact sur les prix de vente aux consommateurs. Par conséquent, ce dernier a limité sa consommation de lapin. Avec cette baisse des ventes, « on a dû aller chercher le consommateur grâce à des opérations de promotion pour favoriser l’acte d’achat, explique Matthieu Lœul. En ce début d’année, on espère être sur une période de stabilité sur le marché Lapin ». Enfin, l’abattoir compte mener un travail sur les rendements afin d’anticiper des évolutions législatives à venir sur le transport des animaux (ayant pour conséquence une diminution du nombre de lapins transportés par camion).